Otage d’al-Qaïda au Maghreb islamique, Serge Lazarevic a été libéré

Enlevé le 24 novembre 2011 à Hombori (Mali) avec Philippe Verdon, Serge Lazarevic était le dernier otage français. « Était » car l’annonce de sa libération a été faite ce 9 décembre par le président Hollande. « Aujourd’hui c’est la joie », a-t-il dit, précisant qu’il irait l’accueillir à son retour en France.

Les circonstances de l’enlèvement de Philippe Verdon et de Serge Lazarevic demeurent encore mystèrieuse. Les deux hommes avaient été présentés comme étant des « géologues », ce qu’évidemment ils n’étaient pas. Leur déplacement à Hombori était motivé par le projet d’y construire une cimenterie.

Seulement, l’un et l’autre n’étaient pas des inconnus. Ainsi, le nom de Philippe Verdon figurait dans une procédure judiciaire aux Comores, où il aurait côtoyé le mercenaire français Bob Denard. Quant à Serge Lazarevic, il fut impliqué dans le réseau « Araignée, qui, financé par le contre-espionnage français, était actif en Serbie. Il aurait également recruté des mercenaires serbes pour le compte de Mobutu, ancien président de l’ex-Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo).

L’opération militaire Serval, lancée au Mali en janvier 2013, pouvait faire peser un risque sur la vie des 6 ressortissants français retenus en otage au Sahel. L’un d’eux, Philippe Verdon, d’une santé fragile, a été assassiné d’une balle dans la tête. Son corps avait été retrouvé le 7 juillet de la même année, dans la région de Tessalit. En avril dernier, la mort de Gilberto Rodrigues Leal, enlevé en novembre 2012, a été annoncée par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest).

Cela étant, 4 autres otages, enlevés au Niger, à Arlit, ont été libérés en octobre 2013. Très vraisemblablement contre le paiement d’une rançon… Il ne restait donc plus que Serge Lazarevic. Ce colosse de 1,98 m pour 120 kg (au moment de son rapt) était récemment apparu dans une vidéo diffusée par AQMI. Il avait alors dit être malade et craindre pour sa vie.

Pour le moment, les autorités françaises n’ont pas précisé les conditions dans lesquelles Serge Lazarevic a été libéré (elles nieront le paiement de la moindre rançon, comme d’habitude…). Cependant, la rumeur de la libération de l’otage circulait depuis quelques jours déjà chez les médias locaux. Ainsi, le site sahelien.com, qui cite un responsable malien, a indiqué que le Français allait être échangé contre Mohamed Ali Ag Wadossene et Heiba Ag Acherif, deux jihadistes touaregs détenus à Bamako. D’autres ont parlé d’une somme de 20 millions d’euros…

En tout cas, et comme avec les otages d’Arlit, il est certain que le Niger a joué un rôle important dans cette affaire. La présidence nigérienne a ainsi parlé « d’efforts intenses » pour obtenir la libération de Serge Lazarevic. Et le président nigérien, Mahamadou Issoufou, qui a régulièrement évoqué le sort de l’otage français ces derniers jours, a salué « l’engagement et le professionnalisme dont ont su faire preuve les services nigériens et maliens ». « Le Niger répondra toujours présent à chaque fois qu’il sera sollicité pour contribuer à la défense de la liberté et de la dignité humaine », a-t-il ajouté.

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