Une cargaison militaire française bloquée pendant quelques heures au Nigéria

Étant donné que la Force Sangaris a reçu deux hélicoptères d’attaque Tigre HAD, les deux Gazelle de son groupement aéromobile (GAM) ne sont plus nécessaires en Centrafrique. D’où la décision de les retirer de ce théâtre extérieur et de les envoyer à N’Djamena, où est installé l’état-major de l’opération Barkhane.

Pour cela, un avion cargo Antonov 124 de la compagnie russe 224 Flight Unit a été affrété pour transporter ces deux hélicoptères ainsi que des pièces détachées. En temps normal, ce genre de vol, assez fréquent, ne pose pas de problème. Sauf cette fois-ci.

L’avion russe, parti donc de Bangui, a dû faire une escale à l’aéroport international Mallam Aminu de Kano. Or, les autorités nigérianes l’ont bloqué pendant plusieurs heures afin de contrôler sa cargaison. Là-dessus, et vu le contexte dans le nord du Nigéria, avec les attaques du groupe jihadiste Boko Haram, de nombreuses rumeurs ont alors été diffusées par les médias locaux, certains parlant même d’une livraison d’armes à l’organisation terroriste.

Plus tard, l’ambassadeur de France au Nigéria, Jacques Champagne de Labriolle, a publié un communiqué au sujet de cette histoire. Tout d’abord, il a confirmé la nature de la cargaison transportée par l’Antonov, c’est à dire « deux hélicoptères légers Gazelle ainsi que des pièces détachées et du matériel de maintenance ».

« Les autorités fédérales et aéroportuaires nigérianes, satisfaites par les documents de vol et son caractère légal, ont annoncé que l’avion sera autorisé à poursuivre son vol vers N’Djamena », a ensuite expliqué le diplomate, qui a tenu à préciser que « contrairement à certaines informations de presse, il n’y avait absolument aucune arme ou munition à bord ». Et d’ajouter encore : « C’est la nationalité du transporteur ainsi que la nature de sa cargaison qui ont rendu les autorités nigérianes suspicieuses ».

Mais pour quelle raison cet Antonov a-t-il fait une escale au Nigéria? « A cause de la saturation de l’aéroport de destination, l’avion a dû se dérouter vers Kano (…) à 710 kilomètres plus à l’ouest », a indiqué l’ambassadeur. Mais alors, pourquoi il y avait-il une telle activité aérienne à N’Djamena?

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