Soldes : Le successeur de Louvois sera prêt au mieux en 2016

Cela fait maintenant 3 ans que le Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (Louvois) fait parler de lui à cause de ses dysfonctionnements dans le paiement des salaires des militaires de l’armée de Terre, de la Marine nationale et du Service de santé des armées (SSA).

Ces anomalies ont plongé beaucoup de militaires dans les pires difficultés, avec soit des moins-versés, soit des trop-versés. Dans un cas comme dans l’autre, l’on imagine sans peine les problèmes qu’il y a à affronter, que ce soit pour payer le loyer et remplir le « frigo » à la fin du mois dans le premier cas, ou pour remplir les déclarations de revenus (impôts, caisses d’allocations familiales) dans le second. Et il est arrivé que des personnels se retrouvent dans les deux situations : des mois avec une solde amputée de centraine d’euros (quand elle était versée), d’autres avec une solde majorée…

Pour régler ces problèmes, il a fallu renforcer les effectifs du Centre d’expertise des ressources humaines et de la solde (CERHS) de Nancy, qui compte actuellement 700 personnels.

L’an passé, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé l’abandon de Louvois et la mise au point de son successeur (désigné pour le moment « Source Solde »), confiée à la Direction générale de l’armement (DGA) étant donné que, pour éviter les errements passés, il a été décidé de gérer ce projet comme un programme d’armement.

Seulement, développer un nouveau logiciel devant gérer la complexité du paiement des soldes (il faut prendre en compte 174 primes qui aurait dû être « toilettées ») ne se fait pas en claquant les doigts. Et pendant ce temps, il faudra continuer à faire avec Louvois.

Cela étant, les choses avancent. La DGA a ainsi retenu trois prestataires (sur 5) , dont, selon Les Echos, Accenture allié à CGI, Sopra et le tandem Atos/Steria. Pour rappel, Steria avait été désigné pour le développement de Louvois. Mais un rapport parlementaire publié en septembre 2013 l’avait exonéré de toute responsabilité.

Le choix du prestataire devrait être connu « au premier semestre 2015 », a précisé, ce 4 décembre, Mme l’ingénieur général de l’armement Caroline Gervais, qui dirige ce programme. À charge ensuite pour lui de mettre au point un logiciel fiable, qui devra être capable de communiquer avec l’ensemble des systèmes d’information du ministère de la Défense, dont les système RH des différentes armées. Est-ce que cela sera possible dans un délai aussi court? On a vu des programmes d’armement connaître d’importants retards. Et il est même rare qu’ils soient exécutés dans les temps…

Les premiers tests en conditions réelles seront lancés au début de l’année 2016 et les bulletins de soldes seront édités en double, le temps que le nouveau système fasse ses preuves. Si tout se passe bien, la « bascule » complète pourrait avoir lieu dès début 2017… Soit près de 6 ans après le lancement de Louvois, qui est, pour M. Le Drian, le « désastre d’une irresponsabilité collective à l’égard de nos soldats ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]