Le Nigéria ne veut plus de formation militaire américaine

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Face à Boko Haram, ce n’est pas peu dire que les forces armées nigérianes sont à la peine. Voire même en difficulté. L’organisation jihadiste, dirigée par Abubakar Shekau, multiplie les attaques dans le nord du Nigéria, comme encore ce 4 décembre, avec deux nouveaux assauts lancés contre les villes de Bajoga et d’Ashaka. Et cela n’est pas sans conséquences pour les pays voisins, à commencer par le Cameroun et le Niger, où l’on craint l’infiltration d’éléments terroristes.

Pourtant, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Abuja a décidé de se passer de l’aide militaire américaine, laquelle consistait à former un bataillon de l’armée nigériane afin de lui donner les capacités nécessaires pour combattre Boko Haram, dont l’intention est d’instaurer un califat sur les territoires qu’il a conquis.

Aucune raison n’a été avancée pour expliquer cette décision, alors même que Washington avait pris le soin de contourner la loi Leahy, laquelle interdit toute formation à des unités militaires ayant été coupables de violations des droits de l’homme sur des civils. Or, l’armée nigériane, sur ce plan là, est loin d’être irréprochable…

Cela étant, il y a eu quelques frictions entre Abuja et Washington au cours de ces dernière semaines. Ainsi, l’ambassadeur nigérian aux États-Unis avait critiqué les autorités américaines pour leur refus de vendre des armes à son pays (il était question d’hélicoptères d’attaque Cobra). Ces dernières répondirent que le Nigeria n’avait pas les moyens de les mettre en oeuvre tout enmettant en avant les exactions répétées commises par les soldats nigérians.

Mais les réticences américaines s’expliquent également par la corruption qui gangrène les forces armées nigérianes. Même si elles bénéficient d’un budget de près de 5 milliards de dollars (20% des dépenses de l’État), ses soldats sont mal équipés, voire même moins bien que les terroristes qu’ils doivent combattre. Cet été, des cas de mutinerie ont ainsi été rapportés.

Quoi qu’il en soit, et selon The Daily Telegraph, Abuja se serait tourné vers Londres pour obtenir une aide militaire. Le ministère britannique de la Défense (MoD) plancherait actuellement sur des plans visant à envoyer dans ce pays des dizaines d’instructeurs supplémentaires. « Il y a un débat interne sur ce que nous pourrions faire et ce que nous voudrions faire », a expliqué une source au quotidien.

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