Du matériel informatique volé à bord de l’un des BPC Mistral commandés par la Russie

Nouveau rebondissement dans l’affaire des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral commandés par la Russie en 2011 pour 1,2 milliard d’euros.

Cette semaine, le président Hollande a annoncé le report, jusqu’à nouvel ordre, de la livraison du premier navire, le Vladivostok, actuellement à quai à Saint-Nazaire. Ce qui, au passage, constitue un surcoût pour le chantier naval STX France, sous-traitant de DCNS, étant donné que ce dernier loue la forme écluse « Joubert », où est amarré ce BPC.

Dans le même temps, la construction du second BPC commandé par Moscou, le « Sebastopol », se poursuit, avec sa mise à l’eau dans le bassin de Penhoët la semaine passée. Normalement, il doit être livrée en octobre 2015. Enfin, il le sera, comme le Vladivostok, si la situation dans l’est de l’Ukraine, où la Russie est accusée de tirer les ficelles en y soutenant des séparatistes, le permet.

Mais ces navires n’ont pas fini de faire parler. Ainsi, le parquet de Saint-Nazaire a ouvert une enquête de flagrance après un vol de matériels informatiques commis à bord d’un de ces deux bâtiments. Selon Le Point et Le Télégramme (ce dernier évoque un vol de « systèmes de transmission radar »), il s’agirait du Vladivostok alors que l’AFP parle du Sebastopol. En tout cas, de l’équipement électronique s’est bel et bien volatilisé.

Ainsi, deux disques durs, une carte-mère, une carte graphique et un logiciel de gestion de communications entre serveurs mis au point par Thales ont été dérobés. Le vol a été constaté le 25 novembre, c’est à dire le jour où l’Élysée a annoncé la décision du président Hollande de surseoir à la livraison du Vladivostok. Cela étant, le forfait a pu avoir lieu entre le 18 novembre et cette date, selon une source proche du dossier.

Le matériel volé ne « comporte aucune information secrète ou confidentielle », a affirmé Fabienne Bonnet, procureur de la République de Saint-Nazaire. « Le logiciel de Thales, mis au point notamment dans le cadre du transfert de technologies à la Russie, ne peut fonctionner que sur le navire concerné », a-t-elle ajouté.

Selon Le Point, qui s’est mélangé les pinceaux entre « frégate » (que le BPC n’est pas) et « porte-hélicoptères » (ce qu’est un BPC) et entre les noms des deux navires, les enquêteurs ont commencé à s’intéresser à « l’environnement immédiat du navire ». Mais « on n’en est pas encore à soupçonner les Russes », a précise une source du ministère français de la Défense.

Les investigations sont menées par la police judiciaire de Nantes. Et l’on peut penser que cette affaire va aussi intéresser de très près la Direction de protection et de la securité de la défense (DPSD).

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