Le président Hollande décide de « surseoir » à la livraison du premier BPC Mistral à la Russie « jusqu’à nouvel ordre »

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La livraison du Valdivostok, le premier des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral commandés par la Russie en 2011 pour 1,2 milliard d’euros, ne se fera pas prochainement.

Dans un court communiqué publié par l’Élysée, le président Hollande a en effet estimé que « la situation actuelle dans l’est de l’Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC » et donc considéré qu’il « convenait de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à l’examen de la demande d’autorisation nécessaire à l’exportation du premier BPC à la Fédération de Russie ».

Actuellement à quai à Saint-Nazaire, le Vladivostok aurait dû être livré en octobre, puis le 14 novembre dernier si l’on en croit le carton d’invitation adressé par DCNS aux officiels russes. Et second navire de ce type attendu par la marine russe a été mis à flot la semaine dernière.

Le président Hollande a affirmé, à plusieurs reprises, que la livraison du Vladivostok se ferait à la condition que le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine soit respecté. Ce qui est loin d’être le cas actuellement. Depuis la trêve conclue le 5 septembre à Minsk, les combats entre forces gouvernementales et rebelles séparatistes pro-russes ont fait au moins un millier de tués.

Cette annonce de l’Élysée a été diffusée alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, devait avoir un entretien, ce 25 novembre, avec Tomasz Siemoniak, son homologue polonais. Comme d’autres membres de l’Otan, la Pologne s’oppose à la livraison des BPC à la marine russe. En outre, Varsovie, qui modernise ses capacités militaires, compte acquérir des sous-marins, des systèmes de défense anti-missile ainsi que des hélicoptères. Et les entreprises françaises sont en course pour ces contrats.

Reste à voir ce que fera la Russie. Une « source haut placée à Moscou » avait confié, à l’agence officielle Ria Novosti, que les autorités russes préparaient « différents scénarios d’évolution des événements » et qu’elles attendraient « jusqu’à la fin du mois avant d’émettre des réclamations ». Réagissant au communiqué de la présidence française, le vice-ministre russe de la Défense, Youri Borissov, a tenu des propos mesurés. « Le contrat signé entre la Russie et la France comporte des dispositions précises concernant les délais de livraison du navire », a-t-il dit. « Nous respecterons le contrat à la lettre, comme le font les gens civilisés », a-t-il ajouté.

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