M. Le Drian rend hommage aux soldats qui « veillent sur la tranquilité de la Nation sans que nous nous en rendions toujours compte »

Certes, comparaison n’est pas raison. Mais les images d’assassinats collectifs diffusés par les jihadistes de l’État islamique peuvent faire penser à celles montrant les Einsatzgruppen, ces unités de police militarisées nazies, en train de tuer massivement et systématiquement les Juifs dans les territoires conquis par les armées allemandes.

Pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le « monde a considérablement changé » en 70 ans. Pour autant, a-t-il ajouté, lors d’un discours prononcé le 23 novembre, à l’occasion de l’anniversaire de la libération de Strasbourg, « notre ennemi commun (…), sous des visages différents, est demeuré le même : l’intolérance, le racisme, le fanatisme, la barbarie ».

« Hier, cet ennemi terrorisait nos familles et asservissait en Europe des pays entiers. Aujourd’hui, il sème une même terreur parmi des populations amies, aux portes de l’Europe », a encore fait valoir M. Le Drian, en faisant ainsi une référence évidente aux agissements des jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh), en Syrie et dans le nord de l’Irak, où l’existence des minorités religieuses (chrétiens d’Orient, yazidis) est menacée.

Plus loin, M. Le Drian a clairement désigné ceux qui incarnent la barbarie aujourd’hui. « Des groupes armés terroristes, comme AQMI [al-Qaïda au Maghreb islamique, ndlr] ou Daesh, ne se contentent pas de piller, violer, anéantir des populations entières, ici au Sahel, là en Irak et en Syrie. Ils prolifèrent sur la faiblesse de ces États pour chercher à atteindre l’Europe et la France », a-t-il expliqué.

Ensuite, le ministre de la Défense a justifié les opérations actuellement menées par les forces françaises (et dont Bercy a estimé, le 11 novembre dernier, qu’elles coûtaient trop chers).

« La France prend toutes ses responsabilités. Elle le fait au Mali depuis le 11 janvier 2013 avec l’opération Serval, et désormais dans l’ensemble du Sahel, avec l’opération Barkhane, pour lutter contre des groupes terroristes. Elle le fait en Centrafrique, pour empêcher des exactions et prévenir l’effondrement d’un pays qui déstabiliserait le coeur du continent africain. Elle le fait bien sûr aussi en Irak, dans le cadre de l’opération Chammal, qui permet de porter des coups décisifs contre cette nouvelle forteresse de la barbarie qu’est Daesh », a-t-il plaidé.

La France « le fait partout où nos concitoyens, nos intérêts de sécurité et nos valeurs peuvent être menacé », a résumé M. Le Drian. Et elle « continuera d’agir, au nom des idéaux qui l’animaient déjà hier et du devoir qui s’impose à elle aujourd’hui », a-t-il assuré.

Enfin, le ministre a voulu « rendre hommage à l’engagement de nos soldats », qui, « souvent au péril de leur vie, avec un courage qui force l’admiration, veillent sur la tranquilité de la Nation sans que nous nous en rendions toujours compte ».

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