Un milliard d’euros pour doter l’Eurofighter d’un radar à antenne active

Contrairement au Rafale, doté du RBE-2 de Thales, l’Eurofighter Typhoon n’est pas encore équipé d’un radar à antenne active (AESA, pour Active Electronically Scanned Array). Déjà qu’il est limité aux missions de supériorité aérienne, c’est indéniablement un inconvénient pour l’appareil européen, d’autant plus que son concurrent français devrait, à terme, bénéficier d’un équipement de ce type de nouvelle génération. Du moins, le contrat d’études amont a d’ores et déjà été notifié par la Direction générale de l’armement (DGA).

Un radar AESA se compose de milliers de composants appelés Transmitter Receiver Module (TRM), qui « travaillent » indépendamment les uns des autres et simultanément sur plusieurs fréquences. Ce système voit mieux (en détectant des objets à signature radar réduite) et plus loin tout en étant plus fiable, grâce à la redondance des modules. En outre, il est plus difficilement détectable et moins vulnérables aux dispositifs de brouillage.

Deux ans après la livraison, à l’armée de l’Air, du premier Rafale de série équipé d’un tel radar, les quatre pays européens impliqués dans le programme « Eurofighter », à savoir l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni, ont signé à Édimbourg (Écosse) un contrat d’un montant d’un milliard d’euros pour doter d’un radar AESA l’avion de combat développé par le consortium réunissant BAE Systems, Airbus Defense & Space et Finmeccanica.

Appelé Captor E, ce « radar va encore améliorer l’efficacité au combat de l’Eurofighter Typhoon et, avec les annonces récentes sur l’amélioration de ses armements, démontre l’engagement des partenaires afin de maintenir le statut de l’appareil comme avion de combat multi rôle de classe mondiale », a fait valoir le ministère britannique de la Défense (MoD). Mais pour BAE Systems, il va aussi « améliorer encore les capacités et l’attractivité sur le marché internation » de l’appareil… Même chose pour Airbus, qui parle d’une amélioration « substantielle » des « oppurtunités d’exportation ».

Ce milliard d’euros s’ajoutera aux dépassements du coût du programme Eurofighter, pointés tant au Royaume-Uni qu’en Allemagne, où la Cour des comptes fédérale a estimé, dans un récent rapport, que cet avion coûtera à la Luftwaffe le double de ce qui avait été initialement prévu (soit 60 milliards au lieu de 30 pour 180 exemplaires), notamment en raison de l’inflation du prix des pièces détachées, au maintien en condition opérationnelle (MCO) et aux frais d’exploitation.

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