Des tirs ont délibérément visé un convoi de l’OSCE dans l’est de l’Ukraine

Le 15 septembre, deux véhicules de la Mission spéciale de surveillance (MSS) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avaient été gravement endommagés à Donetsk (est de l’Ukraine, ou Donbass) alors que deux de ses équipes étaient en train d’enquêter sur un bombardement.

« C’est la première fois que des tirs atteignent nos véhicules « , avait alors commenté Michael Bociurkiw, un porte-parole de l’OSCE. Était-ce délibéré? Il était alors impossible de le savoir. En revanche, c’est assurément le cas dans le dernier incident en date.

Ainsi, le 19 novembre, deux véhicules de l’OSCE, aisément reconnaissables, roulaient dans une théoriquement zone sous contrôle des forces ukrainiennes, à 15 kilomètres à l’ouest de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses, quand ils ont été arrêtés près de Mariinka par un camion transportant une « grosse caisse en bois verte » et portant des marques tactiques formées par « deux lignes verticales blanches sur le hayon et sur la porte du passager ».

Le convoi de l’OSCE, arrêté à 80 m de distance, a alors essuyé deux coups de feu tiré par l’un des deux occupants – en uniforme – de ce camion. L’équipe de la MSS a immédiatement quitté les lieux pour des raisons évidentes de sécurité.

La veille, une autre équipe de la MMS n’a pas pu passer un point de contrôle tenu par les forces ukrainiennes sur un pont de la localité de Debaltseve. Le convoi a alors pris un chemin détourné pour se rendre à Perevalsk. Au retour, il a été arrêté par un second barrage situé à l’autre extrémité du pont. Là, un soldat ukrainien a tiré un coup de semonce.

« Nous devons constater les éventuelles violations du cessez-le-feu. Nous parlons d’obus, d’explosions, de mouvements de troupes et d’escarmouches, mais nous ne pointons pas les responsables. Nous nous tenons strictement aux faits constatés sur le terrain, bruts, sans aucune interprétation, des deux côtés de la ligne de front », a expliqué, dans les colonnes du quotidien suisse Le Temps, Alexander Hug, l’un des chefs de la mission de l’OSCE.

Toujours d’après ce dernier, la situation est très tendue dans le Donbass, avec des « centaines » de violations du cessez-le-feu constatées, notamment « à l’aéroport de Donetsk, à Marioupol et Shastia, au nord de Lougansk ».  En outre, les drones S-100 Camcopter déployés pour surveiller la zone ont subi des « attaques électroniques » au-dessus des zones tenues par les séparatistes, a rappelé M. Hug. « Ils ont aussi été endommagés par des tirs de défense aérienne », a-t-il ajouté. Enfin, il a aussi fait état « nombreux mouvements de troupes des deux côtés de la ligne de front », avec des hommes en uniforme sans insigne distinctif qui traversent la frontière russo-ukrainienne. Mais « je ne peux pointer du doigt tel ou tel pays, ce serait déjà livrer une interprétation de la situation », a-t-il dit.

Quoi qu’il en soit, la mission des 400 observateurs de l’OSCE est très difficile. Leur nombre ainsi que leurs moyens sont insuffisants pour couvrir l’ensemble du territoire qu’ils ont à surveiller. Et leur impartialité est remise en cause par les deux camps. Le 14 novembre, la Russie les a accusés de soutenir Kiev en dévoilant, dans le compte-rendu de la situation diffusé quotidiennement, de révéler les emplacements des séparatistes qu’elle soutient. Le même reproche a été formulé leur endroit par les autorités ukrainiennes.

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