L’Iran diffuse les images d’un vol de la copie du drone américain RQ-170 Sentinel

En décembre 2011, et dans des conditions qui restent encore à établir, les forces américaines perdaient le contrôle d’un drone furtif, le RQ-170 Sentinel, également appelé la « bête de Kandahar » puisqu’il avait été photographié pour la première fois cette base de l’Otan quelques mois plus tôt. Et cela avait contraint le Pentagone à communiquer à son sujet étant donné que cet appareil était jusqu’alors « confidentiel ».

Ce RQ-170 Sentinel ne fut pas perdu pour tout le monde : tombé en Iran et disposant pas de système d’auto-destruction, les gardiens de la Révolution (Pasdarans) le récupérèrent avant d’annoncer qu’ils allaient tenter d’en faire une copie. Et il semblerait, d’après la rumeur, que l’appareil américain ait fortement intéressé les ingénieurs chinois…

En février 2013, le commandant des forces aérospatiales des Pasdarans annonça que ses équipes étaient parvenues à « décoder » les informations contenues dans le RQ-170 capture.

« En l’interceptant, l’Iran a recueilli des documents secrets des Etats-Unis. L’un de ces projets est la fabrication de ce drone par la rétro-ingénierie. Nous avons, ensuite, commencé à identifier le drone. Nous le ferons voler, dès que nous le pourrons, et nous présenterons, alors, des informations plus détaillées. La date est proche, mais nous restons prudents », avait-il encore ajouté.

Et comme les dernières productions iraniennes en matière aéronautique ne sont pas toujours convaincantes (souvenez-vous du Qaher 313), ce genre d’annonce ne pouvait susciter que des réserves. Cependant, à en juger par les dernières informations en provenance de Téhéran, il semblerait bien que les ingénieurs iraniens aient réussi leur coup… C’est à dire à faire voler une réplique du RQ-170 Sentinel. Quant à savoir les capteurs que cette copie embarque et à connaître les matériaux qui ont été utilisés pour la réaliser, c’est une autre paire de manches.

En attendant, Téhéran a diffusé les images du premier vol d’essais de cet appareil, dont les dimensions semblent réduites par rapport à la version originale, qui a une envergure de 20 mètres. Selon le général Hajizadeh, le prototype iranien est plus petit de 60%… Est-ce que cette proportion est respectée à en juger par les images?

Les séquences où l’on voit l’appareil sur une piste laisse perplexe, d’autant plus que l’on a l’impression que les images ont été accélérées. Quant au moteur, il est difficile de se faire une idée en écoutant la bande son. Quel type a été utilisé? Mystère. La seule chose que l’on sait est qu’il a fallu en trouver un aux dimensions et aux performances adéquates.

« En vol, il semble avoir quelques oscillations en roulis autour de l’axe longitudinal dans quelques-unes des séquences », a constaté un ingénieur aéronautique familier du RQ-170, interrogé par le magazine National Interest. Pour ce dernier, l’appareil iranien ressemble plus à un jouet télécommandé qu’à un vrai prototype.

Un élément susceptible de susciter des doutes est l’affirmation selon laquelle le drone iranien inspiré par le RQ-170 pourra effectuer des missions de reconnaissance mais aussi des frappes au sol… Chose que l’appareil américain n’est pas capable de faire (d’où sa désignation, RQ). Pour cela, il faudra travailler sur une soute pour y placer les missiles. Et ce n’est pas aussi évident que cela a en l’air…

Le général Hajizadeh a affirmé que 4 exemplaires de ce drone allaient être mis en sercice d’ici le 20 mars prochain. Et « nous ne rendrons par le RQ-170 aux États-Unis puisque c’est un trophée de guerre. Mais si les sanctions contre l’Iran sont levées, peut-être que nous donnerons aux Américains le modèle iranien », a-t-il ironisé.

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