Coalition anti-Daesh : Les États-Unis ont assuré près de 85% des frappes

Le 8 août dernier, l’aviation américaine intervenait en Irak pour la première fois depuis 2011 pour bombarder des positions tenues par les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh), lesquels s’approchaient dangereusement d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien et menaçaient les minorités religieuses, dont les chrétiens et les yazidis.

Trois mois plus tard, les États-Unis ont été rejoints au sein d’une coalition formée par quelques pays arabes (Jordanie, Émirats arabes unis, Bahreïn, Arabie Saoudite) ainsi que par la France, l’Australie, le Royaume-Uni, le Danemark, le Canada, la Belgique et les Pays-Bas. Et, depuis le 23 septembre, les frappes ont été étendues à la Syrie où l’EI a pris le contrôle de vastes territoires et menace la ville kurde de Kobané.

Au total, 863 frappes ont été effectuées, tant en Syrie qu’en Irak. Et 2.400 munitions (bombes et missiles) ont été utilisées. Comme l’on peut s’en douter, l’essentiel de ces raids ont été menés par l’aviation américaine. En fait, cette dernière en a assuré près 85%.

En Syrie, 393 frappes ont été effectuées, dont 56 par les pays arabes engagés dans la coalition. Quant aux Occidentaux, qui ont limité leur intervention au nord de l’Irak, ils ont mené 70 raids aériens sur 470. Dans le lot, les Rafale de l’armée de l’Air, engagés dans l’opération Chammal, ont frappé à 9 reprises, la dernière fois remontant au 31 octobre.

L’essentiel de l’activité aérienne consiste à effectuer des vols de reconnaissance, de renseignement et de ravitaillement. Ainsi, selon le Pentagone, 9.020 ont été effectués en 3 mois. Toutefois, il ne précise pas si ceux accomplis par des drones sont comptés.

Ainsi, par exemple, l’aviation française, qui compte 9 Rafale, 1 AWACS, 1 ravitailleur C-135FR et un avion de patrouille maritime Atlantique 2, a réalisé 20 sorties au cours des 7 derniers jours, dont 7 de reconnaissance armée, 3 de renseignement, 5 de ravitaillement en vol et 2 de « command and control ».

Quant au bilan, il est en demi-teinte. Si l’avancée des jihadistes a été freinée, les forces de sécurité irakiennes ont toujours du mal à reprendre l’initiative, même si elles viennent de s’emparer de la ville stratégique de Baïji. Toutefois, cette campagne de frappes ne servira à rien tant que l’EI disposera de ses bases arrières en Syrie. Et c’est justement là que le bât blesse… Car les rebelles modérés, soutenus par les Occidentaux, doivent se battre sur plusieurs front (contre les forces du régime et les jihadistes). Et, ces derniers jours, ils ont été contraint à reculer devant le front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

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