Les ambassades d’Égypte et des Émirats arabes unis visées par deux voitures piégées à Tripoli

L’été dernier, de mystérieux raids aériens furent menées à Tripoli contre les positions de la milice islamiste Fajr Libya (Aube Libyenne), laquelle cherchaient à chasser les brigades de Zenten, proches des milieux libéraux libyens. Le tout sur fond d’une crise politique profonde qui est encore loin d’être réglée.

À l’époque, le général Khalifa Haftar, qui venait de lancer l’opération « Dignité » contre les groupes jihadistes implantés à Benghazi, dans l’est du pays, avait revendiqué ces frappes. Seulement, même si des unités des forces aériennes libyennes se rallièrent à lui, il n’en avait pas les moyens.

Ce n’est que que quelques jours plus tard qu’un coin du voile fut levé. Les avions impliqués dans ces raids appartenaient en réalité aux Émirats arabes unis, lesquels bénéficièrent d’un soutien logistique fourni par l’Égypte. Du moins, c’est qu’affirmèrent des responsables américains au New York Times.

La raison de cet engagement des Émirats remonte au soulèvement contre le colonel Kadhafi. Ces derniers favorisèrent les milices de Zenten tandis que le Qatar apporta une aide aux rebelles proches des Frères musulmans, objets de discorde au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) entre Doha et Riyad.

Quoi qu’il en soit, le rôle prêté aux Émirats et à l’Égypte n’a pas été oublié par certaines factions libyennes. Ainsi, deux voitures piégées ont explosé, ce 13 novembre, à proximité des ambassades de ces deux pays.

La première explosion a visé l’ambassade égyptienne, située dans le quartier de Dhara (nord). Deux gardes de sécurité ont été légèrement blessés et des dégâts matériels ont été constatés.

Presque au moment, une seconde explosion a soufflé l’ambassade des Émirats, située quant à elle dans le quartier de Guergarech, dans le centre-ville. Au moins 3 agents de sécurité ont été atteints.

« Les deux attaques confirment l’état d’anarchie dans la capitale », a estimé un responsable émirati. « La situation se détériorera davantage si les milices extrémistes continuent de contrôler la capitale libyenne », a-t-il ajouté, selon l’AFP.

Ces deux attentats, de par leur mode opératoire, ne sont pas sans rappeler celui qui visa l’ambassade de France à Tripoli, en avril 2013. Deux gendarmes français avaient été blessés. A priori, les auteurs de cette attaque n’ont jamais été retrouvés.

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