L’Otan confirme la présence de convois militaires venus de Russie dans l’est de l’Ukraine

Jusqu’à présent, l’Otan n’avait pas fait de commentaires au sujet de la présence de convois militaires dans les bastions tenus par les séparatistes pro-russes de l’est ukrainien (Donbass), constatée depuis quelques jours par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Selon la Mission spéciale de surveillance (MSS) que cette dernière a envoyé en Ukraine, des camions ne portant aucun signe distinctif, tractant des pièces d’artillerie et des lance-roquettes multiples, se dirigeaient vers Donetsk, bastion des rebelles pro-russes. Des chars T-72 et T-64 ont également été vus.

Lors d’un déplacement à Sofia (Bulgarie), le général Philip Breedlove, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR, l’un des deux principaux commandements de l’Otan), a confirmé les observateurs de l’OSCE.

« Au cours des deux derniers jours, nous avons observé les mêmes choses que l’OSCE. Nous avons vu des colonnes d’équipements russes, des chars russes, des systèmes de défense antiaérienne russes, de l’artillerie russe, et des troupes de combat russes entrant en Ukraine », a ainsi affirmé le général Breedlove. Toutefois, les rapports de l’OSCE n’ont jamais indiqué la provenance des matériels en question.

« Nous n’avons pas encore une image claire du nombre. Nous avons vu plusieurs colonnes », a poursuivi le SACEUR. « Ce qui m’inquiète le plus, c’est que nous nous retrouvons dans une situation où l’ancienne frontière entre l’Ukraine et la Russie est complètement poreuse. Elle est grande ouverte », a-t-il encore expliqué. « Nous avons besoin de revenir à la situation où cette frontière internationale est respectée, et cela nous aidera à limiter le problème du réapprovisionnement (en armement) dans l’est de l’Ukraine », a-t-il souligné.

Le 11 novembre, encore, les observateurs de la Mission spéciale de surveillance de l’OSCE ont à nouveau rapporté que 43 camions militaires, dépourvus de signes d’identification, se dirigeaient vers Donetsk. Parmi ces véhicules, 5 tractaient des pièces d’artillerie et cinq autres des lance-roquettes multiples.

« Le niveau de violence dans l’est de l’Ukraine ainsi que le risque d’une escalade demeurent élevés et continuent d’augmenter », a affirmé, le même jour, Michael Bociurkiw, le porte-parole de la MSS. « Cet afflux d’armes dans la région peut mener à une confrontation plus ouverte et nous ne voulons pas voir cela. Nous sommes préoccupés car nous voyons un risque d’escalade », a commenté, le lendemain, Lamberto Zannier, le secrétaire général de l’OSCE.

Ce responsable a en outre indiqué que la MSS rencontre des « obstacles » sur le terrain, en rappelant que les observareurs ne sont pas en mesure de s’approcher de la frontière russe, excepté en 2 points. Du coup, 400 km échappent à tout contrôle. En outre, les drones S-100 Schiebel mis en oeuvre par l’OSCE sont cloués au sol, après que l’attaque – ratée – de l’un d’entre eux par un missile sol-air de type Manpad, le 2 novembre, alors qu’il se trouvait à 17 kilomètres environ de la ville stratégique de Marioupol. Le tir a été effectué par « des milices portant un uniforme sans identification, du côté des rebelles », a-t-il précisé.

« Des drones ont en outre fait l’objet d’un brouillage électronique d’un niveau militaire élevé qui risque de les faire s’écraser », a aussi affirmé M. Zannier. « Nous travaillons maintenant à une méthode pour contrer cela, a-t-il ajouté. À ce propos, on n’est toujours sans nouvelle de l’intention franco-allemande de déployer dans le Donbass des drones tactiques…

Des milices portant un uniforme sans identification, du côté des rebelles, ont ainsi tiré avec un missile sol-air Manpad sur un drone de l’OSCE le 2 novembre alors qu’il volait à environ 17 kilomètres à l’est de la ville de Marioupol (sur la mer d’Azov), sans le toucher, a affirmé M. Zannier.

Enfin, toujours selon le secrétaire général de l’OSCE, « il y a eu une poussée des séparatistes (…) car ils ont gagné du terrain. Dans certaines zones, c’est très visible, car cela déplace la ligne de démarcation de plusieurs dizaines de kilomètres ». Et cela, malgré la trêve signée le 5 septembre à Minsk.

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