Le recadrage de Jean-Yves Le Drian sur le surcoût des opérations extérieures

Comme l’on pouvait s’y attendre, la provision de 450 millions d’euros initialement prévue dans le budget de la Défense pour financer les surcoûts des opérations extérieures sera largement insuffisante pour 2014. Et pour cause, il manquera 605 millions d’euros.

Cela étant, il y avait quelque chose d’indécent dans certains commentaires faits le 11 novembre, journée de commémoration de l’armistice de la Grande Guerre et d’hommage aux militaires français tombés lors d’opérations extérieures. À les croire, le budget de l’État n’aurait été mis sous pression qu’à cause du ministère de la Défense. Or, sur les 2,133 milliards d’euros que le gouvernement doit trouver pour boucler l’exercice 2014, 1,528 milliards sont le fait d’autres dépenses supérieures à ce qui avait été attendu.

D’où, histoire de mettre les choses au point, le message de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, intitulé « les opérations extérieures de nos armées sont un investissement de la Nation pour sa sécurité, la défense de ses valeurs et de ses responsabilités dans le monde ».

« Je mesure chaque jour l’engagement de nos armées. Les Français en connaissent la valeur. Nos militaires interviennent sur plusieurs théâtres de crise dans le monde. Ces opérations extérieures des armées françaises font l’objet d’une dotation budgétaire annuelle fixée à 450 millions d’euros dans la loi de programmation militaire 2014-2019. Ministre de la Défense, je suis le garant de l’exécution de cette loi. Cette enveloppe, imputée à la mission Défense du budget de l’État, correspond aux déploiements de nos armées hors du territoire national, sur le continent africain, dans le golfe Persique, au Liban ou encore au large de la Corne de l’Afrique. D’autres engagements extérieurs, par nature imprévisibles, marquent ces douze derniers mois », a expliqué le ministre.

Énumérant les dernières opérations dans lesquelles les forces françaises sont engagées, M. Le Drian a estimé qu’il s’agissait de « l’honneur » (Centrafrique), de la responsabilité (Irak) et de la sécurité (Sahel) de la France.

« Ce montant de 605 millions d’euros sera intégralement ouvert par décret d’avance sur le programme « Préparation et emploi des forces » qui a supporté cette dépense, dans le cadre du schéma de fin de gestion 2014 prochainement examiné par le Parlement. Chacun connaît les périls qui menacent la paix et notre sécurité. Les Français consentent chaque année un investissement important, 31,4 milliards d’euros, au profit de la Défense nationale. Mon ministère délivre régulièrement les informations opérationnelles et politiques nécessaires à l’appréciation de l’effort engagé par nos forces. Notre implication militaire sur plusieurs théâtres ne nous exonère évidemment pas d’un examen rigoureux de leur financement. Que celui-ci se fasse dans un esprit constructif, serein, conscient de l’urgence qui détermine souvent l’engagement de nos soldats à plusieurs milliers de kilomètres de nos terres », a-t-il conclu.

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