Ukraine : Les combats continuent à Donetsk tandis que l’OSCE observe toujours des convois militaires en zone rebelle

Depuis la tenue d’élections dans les territoires contrôlés par les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, la situation s’est brusquement dégradée sur le terrain, avec, à Donetsk, la reprise de tirs d’artillerie avec une intensité qui n’avait pas été vue depuis la signature d’un cessez-le-feu entre Kiev et les rebelles, à Minsk, le 5 septembre dernier.

Selon les témoins, les tirs semblaient provenir aussi bien des positions rebelles que celles tenues par les forces gouvernementales, situées à la périphérie de ce bastion séparatiste.

Le 8 novembre, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui a déployé une Mission spéciale de surveillance (MSS) dans le sud-est de l’Ukraine (région du Donbass), a indiqué avoir observé le mouvement de 40 camions, tractant pour certains des pièces d’artillerie de 122 mm, et de portant aucune marque, ainsi que 9 chars en zone rebelle.

Le lendemain, Federica Mogherini, haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a appelé Moscou à empêcher l’arrivée de renforts dans les zones tenues par les rebelles.

« J’appelle la Russie à assumer pleinement ses responsabilités à cet égard, y compris en empêchant tout mouvement de soldats, d’armes ou de combattants en provenance de son territoire vers l’Ukraine et en retirant d’Ukraine toutes troupes, armes et équipements sous son contrôle », a-t-elle déclaré.

À Washington, l’on a également fait part d’une certaine inquiétude. « Nous sommes très inquiets de l’intensification des combats dans l’est ukrainien ainsi que des informations notamment de l’OSCE, faisant état de l’avancée par les séparatistes, soutenus par les Russes, d’importants convois d’armes lourdes et de chars en zones rebelles », a ainsi affirmé Bernadette Meehan, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), à la Maison Blanche.

Sur la version francophone du site de l’agence russe d’information internationale Ria Novosti, les observations de l’OSCE ne font l’objet d’aucun commentaire (du moins à ce jour), les derniers papiers concernant la situtation dans le Donbass ayant été publié le 7 novembre. L’un d’eux rapporte les propos de l’état-major de la « république populaire de Donetsk, selon lesquels une attaque de chars appartenant aux forces gouvernementales ukrainiennes a été « repoussée ».

En revanche, la version anglophone de Ria Novosti évoque bel et bien les rapports de l’OSCE. Ainsi, selon le commandant adjoint de la milice de la république populaire de Donetsk, Eduard Basurin, les convois vus par les observateurs de la MSS appartiennent aux « partisans de l’indépendance » et ont été « déplacés de leur emplacements initiaux pour des raisons tactiques ».

Quoi qu’il en soit, l’OSCE a, dans un nouveau rapport diffusé le 9 novembre au soir, fait état de nouvelles observations. Ainsi, il a été constaté le déplacement, vers Donetsk, de 17 camions « Zil » à Sverdlove (15 km à l’est du bastion séparatiste), ne portant aucune marque. Cinq d’entre eux tractaient des lance-roquettes multiples Grad tandis que deux autres transportaient apparemment des caisses de munitions.

La présence d’un autre convoi, comptant également 17 camions « Kamaz », dépourvus là aussi d’éléments d’identification, a été aperçu à Zuhres, à 41 km à l’est de Donetsk. Douze d’entre eux tractaient des canons de 122 mm.

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