Londres pourrait empêcher l’Argentine d’acquérir des avions Gripen NG

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Le mois dernier, l’Argentine et le Brésil ont signé un accord de coopération dans le domaine de l’aéronautique. Et, surprise du chef, Buenos Aires a fait part de son intention d’acquérir 24 exemplaires du Gripen NG de Saab, lesquels seraient assemblés par le voisin brésilien.

Pour rappel, Brasilia et l’industriel suédois ont finalisé, en catimini, un contrat portant sur l’acquisition de 36 Gripen NG (ou E/F) et prévoyant d’importants transferts de technologie. L’annonce de la signature a été officialisée en octobre, alors qu’elle avait eu lieu deux mois plus tôt.

Et comme le souligne « Le Portail des passionnés d’aviation« , cela ne manque pas de soulever quelques questions. À commencer par le prix que paiera le Brésil pour ses 36 avions, plus élevé de 900 millions de dollars par rapport à ce qui avait été prévu. Sans doute est-ce dû au fait que les Brésiliens devront développer la version biplace du Gripen à leurs frais? Voir…

En tout, ce contrat permettrait à Brasilia de vendre le Gripen sur le continent sud-américain. Et donc à l’Argentine, dont l’aviation est dans un état catastrophique, avec quelques Mirage IIIEA/DA, 5P Mara et A4 Skyhawk en ligne ainsi qu’une dizaine de Super Étendard.

Le pays, qui éprouve d’énormes difficultés économiques, peine à moderniser ses forces aériennes depuis des années. Et nul doute que cela ne dérange pas du tout le Royaume-Uni, avec lequel il entretient un différend territorial à propos des îles Falkland/Malouines. Ce dernier pourrait reprendre de la vigueur étant donné qu’il y est question de réserves pétrolières…

Aussi, la volonté de Buenos Aires d’acquérir des Gripen NG n’a pas manqué d’interpeller outre-Manche. Et Londres a toutes les cartes en main pour torpiller le projet de l’Argentine.

Pourquoi? Tout simplement parce que l’avion de Saab, qui est encore au stade du développement, contient 30% de composants d’origine britannique, à commencer par le radar AESA (à antenne active) de Selex ES! Par conséquent, l’on peut s’attendre à un « no » du gouvernement britannique quand il s’agira de négocier les licences d’exportation.

Après avoir abandonné l’idée de reprendre des Mirage F1 ayant été utilisés par les forces aériennes espagnoles, Buenos Aires semblait s’intéresser au Kfir Block 60, conçu à partir d’une cellule du Mirage de Dassault par l’israélien IAI. Seulement, cet appareil est propulsé par un moteur américain, en l’occurrence fourni par General Electric. Cette solution était tentante car très économique, le prix d’un avion modernisé étant d’une vingtaine de millions de dollars. Seulement, étant donné que les États-Unis sont des alliés proche du Royaume-Uni, un contrat potentiel risque fort de tomber à l’eau, en raison, là encore, des licences d’exportation.

Aussi, les possibilités pour Buenos Aires sont des plus réduites. Peut-être que la solution viendra de la Chine. Il était en effet question, lors du dernier salon du Bourget, d’une possible collaboration entre la Fabrica Argentina de Aviones (FAdeA) et Chengdu Aicraft Corporation au sujet du JF-17/FC-1, un avion de combat multirôles, qui équipe notamment l’aviation pakistanaise.

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