La mission difficile et éprouvante d’une compagnie du 152e Régiment d’Infanterie à Bangui

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Le 1er avril dernier, l’Union européenne a annoncé le lancement de la mission Eufor RCA, afin de soutenir l’opération française Sangaris et la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) en République centrafrique, plus précisément à Bangui.

Les effectifs d’EUFOR RCA ont notamment été fourni par la Géorgie, qui n’est pas membre de l’UE et la France. Ce qui fait que le nombre de militaires français déployés en Centrafrique a toujours été supérieur aux 2.000 hommes annoncés par l’État-major des armées (EMA), qui, dans ses compte-rendus, n’évoque que les effectifs de la force Sangaris.

La contribution français a donc consisté à envoyer à Bangui des gendarmes mobiles ainsi que la 4e compagnie du 152e Régiment d’Infanterie (RI) de Colmar, soit 160 personnels. Ces « Diables Rouges » ont été déployés d’avril à septembre, soit pendant près de 6 mois, avant d’être relevés par leurs camarades du 126e RI de Brive.

Dans un premier temps, EUFOR RCA devait assurer la protection de l’aéroport M’Pocko de Bangui. Puis la mission a consisté à patrouiller dans les 3e et 5e arrondissements de la capitale centrafricaine… Ce qui a pu donner lieu à des accrochages sérieux, comme ceux du 20 août dernier, sur fond de tensions intercommunautaires et d’affrontements entre miliciens anti-balakas et combattants de la coalition Séléka.

Le 7 novembre, une prise d’armes, présidée par le général Sainte-Claire Deville, le commandant des forces terrestres, a été organisée sur la place Rapp, à Colmar, pour marquer le retour de la 4e compagnie et surtout remettre la Croix de la Valeur Militaire à 7 des siens pour la conduite exemplaire dont ils ont fait preuve durant leur engagement en Centrafrique.

Et le quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace de rappeler que 19 Diables Rouges ont été blessés au cours de ce mandat. 19 sur 160… soit près de 12% des effectifs de la 4e compagnie. Certains ont été touchés gravement, notamment par des éclats de grenades, au point que leur rapatriement a été nécessaire.

Un capitaine a donné un aperçu de la difficulté de la mission en Centrafrique. Cela vaut aussi bien pour l’EUFOR RCA que la Force Sangaris et les casques bleus de la Minusca. « À l’instant T, a-t-il expliqué à France3 Alsace, on ne sait pas quelles sont les réactions de chacun. Il peut y avoir des bascules de comportement du jour au lendemain , avec des gens qui nous sont favorables un jour et qui le lendemain, soit d’eux-mêmes, soit suite à des manipulations, peuvent finalement se montrer très hostiles ».

Photo : Les « Diables Rouges » à Bangui, passés en revue par le général Pontiès, commandant Eufor RCA, le 30 avril (c) EMA

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