Le groupe jihadiste Boko Haram s’en est pris à des intérêts français dans le nord du Nigéria

Si certains avaient encore des doutes sur la validité d’un quelconque cessez-le-feu annoncé par les autorités nigérianes dans le nord du pays, et cela malgré les multiples attaques qui y ont été récemment commises, le chef du groupe jihadiste Boko Haram, Abubakar Shekau leur a enlevé toute illusion en déclarant, dans un message diffusé le 31 octobre, que son organisation entendait continuer ses actions après avoir affirmé que les 219 lycéennes enlevées en avril à Chibok, et dont la libération était soi-disant attendue, avaient été convertie et mariées de force.

L’objectif de Boko Haram, clairement affiché cet été, est d’instaurer un califat dans le nord-est du Nigéria (voire même au-delà), comme l’a fait l’État islamique (EI ou Daesh) sur les territoires conquis en Syrie et en Irak. Auparavant, le groupe jihadiste se livrait à des attaques ponctuelles et meutrières contre des localités. Désormais, il cherche à en prendre le contrôle et menace désormais Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, son fief.

Mais visiblement, il ne s’en tient pas là. À plusieurs reprises déjà, Boko Haram a mené des attaques dans le nord du Cameroun ainsi que dans des régions nigérianes voisines. Comme l’État de Yobe, où un attentat a été commis la semaine passée.

Et, le 4 novembre, c’est la ville de Nafada, située dans l’État de Gombe, proche de celui de Yobe, qui a été attaquée par des membres présumés de Boko Haram. Ces derniers, « arrivés en grand nombre à bord de camionnettes et sur des motos », selon un témoin, ont d’abord affronté des militaires nigérians qui tenaient un poste de contrôle à la périphérie de cette localité, avant de s’en prendre au commissariat de police et au siège d’un parti politique à coups de roquettes.

Ensuite, ils ont pris la direction d’Ashaka, à 20 km plus loin, où le groupe français de BTP Lafarge dispose d’une cimenterie. Selon un employé travaillant sur ce site, les terroristes ont d’abord volé de la dynamite avant de se faire préciser le bâtiment où travaillent habituellement des expatriés. Comme l’usine était vide au moment de l’attaque, ils sont finalement repartis.

« On ne déplore ni victime ni dégât significatif dans le périmètre de l’usine », a précisé un porte-parole du groupe Lafarge. Quant à son Pdg, Bruno Lafont, il a affirmé, ce 5 novembre, que « tout était retourné à la normale ». Une chance : l’usine emploie 500 personnes.

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