La Finlande, autre marché potentiel pour le Gripen NG de Saab

Après la Seconde Guerre Mondiale, la Finlande, qui avait à se faire pardonner son alliance avec l’Allemagne nazie, vit ses capacités militaires amoindries, notamment dans le domaine aérien. Et Helsinki tenta d’équilibrer ses acquisitions entre l’Ouest et l’URSS afin de mécontenter personne. D’où l’achat d’Iliouchine Il-28 et de Draken de Saab.

Avec la fin la chute de l’URSS, la Finlande se tourna vers les États-Unis pour se doter d’une soixantaine de F-18 Hornet. Ce n’était pas la première fois que les forces aériennes finlandaises allaient évoluer sur un appareil américain : ce fut le cas lors de son engagement contre les troupes soviétiques, avec des Brewster F2A Buffalo.

Mais les F-18 Hornet vieillissent et le moment de leur trouver un successeur arrive. Un groupe de travail a été mis en place par le ministère finlandais de la Défense afin de déterminer le type d’appareil qui sera acquis au cours des 10 prochaines années… avec une enveloppe assez conséquente puisque son montant est compris entre 7 et 8 milliards de dollars pour 64 avions.

« Nous avons une flotte de chasseurs qui vieillit et qui qui doit être remplacé. À mon avis, il n’y a pas d’autre option que d’acquérir de nouveaux avions si nous voulons maintenir une défense crédible. Ce sera un projet très coûteux, mais il est essentiel si nous voulons maintenir notre capacité de défense », a récemment fait valoir Carl Haglund, le ministre finlandais de la Défense.

Et les récentes violations de l’espace aérien finlandais par l’aviation russe constituent un argument supplémentaire contre ceux qui ne verraient pas l’utilité d’une telle dépense. Cela dit, ces incidents ne datent pas tous de ces dernières semaines. Déjà, en juin 2013, donc bien avant les événements en Ukraine, de tels incidents avaient déjà été signalés par Helsinki.

À première vue, le favori le plus évident pour succéder au F-18 Hornet serait.. le F-18 Super Hornet de Boeing, également en compétition en Belgique et au Danemark, où là, il est question de remplacer des F-16. Le F-35A de Lockheed-Martin, en cours de développement, pourrait être un candidat sérieux, d’autant plus qu’il a déjà choisi par la Norvège, autre pays scandinave avec lequel des synergies sont toujours possibles pour les forces aériennes finlandaises.

Mais le JAS-39 Gripen E/F (ou NG) du constructeur suédois Saab, qui vient de transformer l’essai au Brésil (après avoir échoué en Suisse) pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Pourquoi? Parce que la Finlande et la Suède – qui ne font pas partie de l’Otan – cherchent à approfondir leurs relations militaires. Et la question de disposer un avion en commun a été évoquée lors de le rencontre de Carl Haglund avec son homologue suédois, Peter Hultqvist, le 10 octobre dernier.

Qui plus est, les deux pays discutent de la possibilité de mettre en place des patrouilles aériennes conjointes afin de partager les coûts des missions de polices aérienne dans leurs espaces aériens respectifs. Voilà de quoi renforcer l’hypothèse « Gripen ». Mais on en est pas encore là : il faut encore que que les forces armées suédoises et finlandaises s’accordent sur ce qui est possible de faire en commun (des rapports sont attendus d’ici la fin de cette année) et des élections législatives auront lieu en Finlande en 2015. De leurs résultats dépendront donc beaucoup de choses.

Photo : F-18 des forces aériennes finlandaises

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