Les rebelles du Front révolutionnaire syrien chassés de leur fief par les jihadistes du Front al-Nosra

La stratégie de la coalition emmenée par les États-Unis contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) exclut catégoriquement l’envoi de troupes au sol (sauf des « conseillers militaires ») pour se consacrer uniquement à des missions aériennes réalisées au profit des  forces irakiennes et des rebelles modérés du Front révolionnaire syrien (FRS).

Seulement, pour ce qui concerne la Syrie, cela relève d’un exercice d’équilibriste au-dessus des chutes du Niagara! En effet, il faut que les frappes aériennes contre l’EI et le front al-Nosra, lié à al-Qaïda, ne donnent pas un avantage aux troupes de Bachar el-Assad tout en appuyant les rebelles syriens modérés et les combattants kurdes, alliés du PKK, mouvement déclaré comme terroriste à la fois par la Turquie et la plupart des pays occidentaux.

La seule solution est de former et d’armer les rebelles du FRS afin qu’ils soient capables de se battre à la fois contre les forces du régime de Damas et les jihadistes. Une tâche pour le moins très compliquée! Voire même impossible après ce qu’il s’est passé à Deir Sinbel, qui était encore il y a peu un de leurs derniers bastions.

Au terme de 24 heures de combats, ce bastion du FRS vient de tomber aux mains du Front al-Nosra, qui accentuait sa pression dans les environs depuis quelques jours. Les deux mouvements se sont même affrontés sur Internet.

Dans une vidéo le chef du FRS, Jamas Maarouf, a lancé à l’endroit d’Abou Mohammad al-Jolani, le commandant du Front al-Nosra : « Tu as terni le nom de l’islam, tu as terni la religion. Pourquoi tu nous attaques’ Vas combattre contre le régime! Tu n’es rien, tu es identique à Baghdadi, espèce de salaud, ajoute-t-il, en référence à Abou Bakr al-Baghdadi [ndlr, le chef de l’EI] ».

Quoi qu’il en soit, et d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), al-Nosra contrôle désormais Deir Sinbel ainsi que la majorité des localités et villages de la région de Jabal al-Zawiya. Pire encore : les jihadistes se sont emparés « des armes et des chars du FRS et une partie des rebelles a prêté allégeance au Front al-Nosra tandis qu’une autre s’est enfuie ».

Le FRS a été créé à la fin de l’année 2013, en réponse au Front islamique, qui rassemble des salafistes et des islamistes. Dirigé par Jamal Maarouf, son objectif est d’instaurer un État démocratique en Syrie. C’est pourquoi il reçoit de l’aide de la part des États-Unis… du moins, c’était le cas avant la chute de Deir Sinbel…

L’État islamique continue de recruter massivement

D’après un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies évoqué par le quotidien britannique The Guardian, l’État islamique compterait dans ses rangs plus de 15.000 combattants venus de 80 pays. Depuis 2010, ce nombre est supérieur au cumul des jihadistes étrangers ayant rejoint al-Qaïda entre 1990 et 2010. Et le Washington Post a rapporté que le flux de recrutement de Daesh est d’au moins 1.000 combattants par mois…

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]