Boko Haram continue ses attaques dans le nord-ouest du Nigeria

Pour lutter efficacement contre le groupe jihadiste Boko Haram, présent dans le nord du Nigéria il faut faire preuve de sérieux… Or, ces derniers jours, les autorités nigérianes en ont manqué.

Que l’on se souvienne de l’annonce d’Abubukar Shekau, le chef de cette organisation… qui finalement se porte comme un charme. Et, plus récemment, de l’annonce en fanfare, le 18 octobre d’un cessez-le-feu avec la promesse de la libération des 219 lycéennes enlevées à Chibok en avril denrnier. L’accord aurait été négocié avec un certain Danladi Ahmadu, un parfait inconnu présenté comme étant un interlocuteur du groupe jihadiste.

Bien que confirmé par le Tchad, qui a joué le rôle de médiateur entre Boko Haram et Abuja, ce cessez-le-feu n’a dans les faits jamais existé. Pire même : au lieu de la libérer les jeunes filles qu’il détient depuis plus de 6 mois, le mouvement jihadiste a enlevé 60 femmes dans les villes de Wagga Mangoro et Gwarta.

D’ailleurs, dès le lendemain de l’annonce de ce cessez-le-feu, Boko Haram a lancé des attaques contre la ville d’Abadam, dans l’État de Borno (nord-est), provoquant la fuite de civils vers le Niger voisin. Et au moins 30 personnes auraient été tuées. Quant aux forces nigérianes, elles n’ont pas voulu communiquer sur ces faits, quand elles n’ont pas remis en cause leur existence.

Quoi qu’il en soit, il apparaît donc que ce cessez-le-feu n’était qu’une chimère. Et les attaques de Boko Haram se multiplient. Ainsi, le 29 octobre, ses combattants, arrivés à bord de véhicules tout-terrain, ont pris le contrôle de la ville d’Uba, toujours dans l’État de Borno, et ont attaqué celle de Mubi, un important carrefour commercial de la région d’Adamawa. Ce qui a provoqué, là-encore, la fuite de milliers de personnes.

« Il n’y a pratiquement plus aucun habitant à Mubi. Tout le monde est parti pour sauver sa peau. Des milliers de personnes ont quitté la ville, à pied, parce que les routes étaient bloquées par des soldats » a confié, à l’AFP, un habitant. Selon ce dernier, l’armée nigériane est intervenue, notamment avec deux avions qui ont bombardé des positions jihadistes.

Visiblement, Mubi est un objectif majeur de Boko Haram, dont le chef a proclamé un califat sur les territoires conquis, à l’instar de l’État islamique en Irak et en Syrie. Cette ville a en effet déjà été visée par les jihadistes, qui, en septembre, se sont emparés de celle, voisine, de Michika.

Au début de cette semaine, Boko Haram a aussi pris pour cible la localité de Kukawa, située près du lac Tchad et à 180 km au nord de Maiduguri, capitale de l’État de Borno et un objectif majeur des jihadistes. « Ils ont brûlé l’ensemble du marché, le commissariat de police, les locaux de l’administration, des dizaines de véhicules et la plupart des maisons, notamment à l’aide de lance-roquettes », a rapporté un habitant.

Enfin, ce 31 octobre, un triple attentat à la bombe a visé la gare routière de Gombe, dans le nord-est du pays. Selon un bilan provisoire, l’on compte 8 morts et 34 blessés. Pour le moment, cette attaque n’a pas encore été revendiquée mais elle porte la marque de fabrique de Boko Haram, qui en a commis plusieurs de ce type par le passé, dont 2 à Nyanya, en périphérie d’Abuja, en avril et en mai dernier.

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