La Direction générale de l’armement présente trois innovations dans le domaine naval

À l’occasion de l’ouverture du salon Euronaval, la Direction générale de l’armement (DGA) a communiqué sur 3 innovations récentes, pouvant avoir des applications aussi bien civiles que militaires, dont deux ont été financées dans le cadre du dispositif RAPID (Régime d’appui pour l’innovation duale), doté d’une enveloppe annuelle d’une cinquantaine de millions d’euros.

La première de ces innovations s’appelle BORA. Il s’agir d’un système visant à prévenir les accidents de plongée grâce à la mesure instantanée du taux d’azote ou d’hélium dans les tissus de l’organisme du plongeur.

« C’est un système global ‘3en 1’ qui va de la prise de mesure jusqu’à l’analyse de risque et l’émission d’une solution », explique la DGA. Un capteur porté par le plongeur envoie des signaux à une plateforme qui va les interpréter et proposer des solutions de décompression (niveau de recompression et durée des paliers) si besoin.

Ce système a été développée par la PME BG SYSTEMES, en partenariat avec l’Institut Langevin, le laboratoire I3S du CNRS et le Laboratoire de mécanique et d’acoustique de Marseille. En outre, Bora a déjà servi à établir la nouvelle norme Otan pour les procédures de décompression et il est utilisé depuis 2 ans par une socété américaine de plongée.

La seconde innovation a un nom poétique : MUSE est le premier sonar 3D compact de navigation multi-missions à usage dual. Ce système, financé en partie le dispositif RAPID et développé par IXBLUE, en partenariat avec l’École supérieure des techniques avancées (ENSTA), peut, là-encore, être installé sur des navires de surface militaires et civils.

« Le sonar 3D MUSE est un assistant à la navigation. Il réalise la cartographie du fond en haute résolution, mesure la vitesse par rapport au fond, représente l’environnement en 3D et détecte tout objet situé entre la surface et le fond, dans un rayon allant jusqu’à 1 km : iceberg, mine, conteneur, etc », indique la DGA, qui précise également qu’il « peut identifier les objets immergés en temps différé grâce à l’utilisation d’algorithmes spécifiques et l’éclairage de l’objet observé sous différents angles ».

La Marine nationale est intéressée par ce sonar. En 2013, elle l’a utilisé pour une campagne d’essais avec la DGA afin de valider ses possibilités en matière de détection des mines de surface. De nouveaux tests seront effectués l’an prochain afin de vérifier « la qualité de la mesure de vitesse par rapport au fond et le recalage géographique sur les caractéristiques des fonds marins ».

Quant à la troisième innovation, elle prépare, selon la DGA, une « rupture technologique ». Développée par Thales ainsi que par DCNS et appelée « Topside intégré », il s’agit d’un concept « d’architecture physique et fonctionnelle des superstructures d’un bâtiment de combat permettant une répartition optimale de ses senseurs, de ses équipements de transmission et de ses brouilleurs », ce qui doit permettre d’améliorer la discrétion du navire ainsi que les performances globales de son système de combat.

« L’idée de ‘Topside intégré’ est de penser l’installation des appendices extérieurs des équipements du système de combat dès la conception de la superstructure d’un nouveau bâtiment, afin d’éviter de devoir les disposer sur des mâts qui nuisent à la furtivité du bâtiment, même lorsqu’ils sont dits ‘intégrés’. Par ailleurs l’utilisation de la totalité de la superstructure permettra un meilleur positionnement relatif des équipements, améliorant ainsi leur compatibilité électromagnétique. L’objectif est de garantir le fonctionnement nominal et simultané de tous les équipements du système de combat », résume la DGA.

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