Un avion espion russe a brièvement violé l’espace aérien estonien

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L’activité aérienne russe a augmenté au cours de ces dernières mois au-dessus de la Baltique. Et cela ne va sans incidents. Ainsi, en août, la Finlance fit savoir qu’un « avion d’État russe de type AN 72 », un appareil de transport, avait violé son espace aérien au large de la ville de Porvoo (40 kilomètres à l’est de la capitale Helsinki). Et le ministère finlandais de la Défense rapporta deux autres cas similaires les jours suivants.

Même chose pour la Suède. Déjà, en 2013, des avions militaires russes avaient simulé le bombardement de deux bases suédoises. Plus récemment, en septembre, Stockholm a indiqué que deux avions de type SU-24 en provenance de l’enclave russe de Kaliningrad avaient également violé son espace aérien. Cet incident a fait l’objet d’une protestation auprès de Moscou.

Cette fois, le 22 octobre, c’est l’espace aérien estonien qui a brièvement été violé par un appareil russe, en l’occurrence un IL-20 « Coot », un avion spécialisé dans le recueil de renseignements électroniques.

« Peu avant 13H00 (11H00 GMT), cet avion russe, un IL-20 spécialisé dans la collecte de renseignement, est entré dans l’espace aérien estonien dans les environs de l’île de Sarema pendant moins d’une minute, ce qui représente une incursion d’environ 600 mètres », a expliqué le SHAPE, le commandement des forces de l’Otan en Europe (Shape).

« Cet avion, qui ne s’était pas fait connaître au préalable auprès des autorités de régulation civiles du trafic aérien, volait au-dessus de la mer près de l’espace aérien allié depuis près de quatre heures », a précisé la même source.

Cet IL-20 avait décollé de Kaliningrad et faisait route vers le Danemark. Il a d’abord été accompagné par des F-16 danois, lesquels ont ensuite été relayés par des JAS-39 Gripen suédois [la Suède ne fait pas partie de l’Otan], puis par des F-16 portugais, déployés dans les pays baltes dans le cadre de la mission « Baltic Air Policing ».

L’avion spécialisé russe a ensuite fait demi-tour. C’est à ce moment-là qu’il est brièvement entré dans l’espace aérien estonien. « Après un contact visuel entre les pilotes des F-16 portugais et ceux de l’IL-20, celui-ci a été escorté jusqu’à ce qu’il s’éloigne de l’espace aérien de l’Otan », a indiqué le SHAPE.

Les avions de mission « Baltic Air Policing » sont chargés d’assurer la police du ciel des pays baltes, lesquels n’ont pas les moyens de l’assurer par eux-même. Depuis la crise ukrainienne, et en particulier l’annexion de la Crimée par la Russie, le nombre d’appareils a été renforcé au titre des mesures dites de « réassurance ».

Chaque fois qu’un avion ne s’est pas fait connaître auprès des contrôleurs aériens ou qu’il n’a pas déposé de plan de vol, une patrouille de l’Otan décolle immédiatement s’il vient à s’approcher de l’espace aérien des pays baltes.

C’est ainsi que, deux jours plus tôt, des CF-18 Hornet canadiens et des F-16 sont intervenus à deux reprises pour identifier un avion russe IL-20 (le même type de l’appareil qui a brièvement survolé l’Estonie) au-dessus de la mer Baltique, où la marine suédoise mène des opérations visant à trouver un sous-marin dont la présence a été signalée par des observateurs jugés « crédibles ».

L’aviation russe a toujours eu une activité relativement soutenue dans la région, souvant en frôlant l’espace aérien des pays baltes. Mais, depuis le début de l’année, le nombre d’interceptions menées par les avions de l’Otan a été multiplié par 2,5, selon un haut responsable de l’Alliance atlantique. « Les Russes sont tout simplement en train de tester notre défense », avait-il ajouté.

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