Le renseignement allemand accuse les séparatistes d’avoir abattu le vol MH17 avec un missile dérobé aux forces ukrainiennes

Le rapport préliminaire du Bureau d’enquête néerlandais pour la sécurité (OVV) concernant le B-777 de la Malaysia Airlines (vol MH-17) qui s’était écrasé dans l’est de l’Ukraine le 17 juillet dernier n’a établi aucune responsabilité. Le document ne fait juste qu’indiquer que l’avion a été touché par un « grand nombre de projectiles » avant de tomber. En outre, l’avant de l’appareil se serait disloqué le premier, ce qui laisse penser que cette partie a été atteinte la première.

Reste à déterminer l’origine de ces nombreux « projectiles ». En voulant démontrer qu’il pouvait s’agir d’obus de 30 mm tirés par le canon d’un avion militaire, un reportage de la télévision russe a obtenu l’effet contraire, comme l’a souligné le site Bellingcat. L’hypothèse la plus probable est que le B-777 a été abattu par un missile sol-air « Buk » M-1 (ou SA-11). Cet engin explose à proximité de sa cible afin de la cribler d’éclats. Et le rapport préliminaire de l’OVV ne la réfute pas.

À qui appartenait cette batterie de missiles? Selon Washington, elle aurait été founie par la Russie aux séparatistes pro-russes, qui seraient responsables de la perte du vol MH-17 et de la mort de ses 298 passagers. Dans un premier temps, Moscou avait souligné que les forces ukrainiennes disposait d’un tel système de défense aérienne… avant d’avancer l’idée – peu convaincante – d’une implication d’un avion d’attaque au sol SU-25 dans ce drame.

La thèse avancée le 8 octobre dernier par Gerhard Schindler, le chef du Bundesnachrichtendienst (BND), le service de renseignement allemand, n’épargne aucun des deux camps dans cette affaire. Ainsi, selon le compte-rendu des déclarations qu’il a faites devant une commission du Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) diffusé par Der Spiegel, les séparatistes pro-russes auraient bel et bien abattu le vol MH-17 avec un missile sol-air dérobé dans une base militaire ukranienne.

Peu avant l’affaire du MH-17, les séparatistes pro-russes du Donbass avait réussi à abattre plusieurs appareils des forces aériennes ukrainiennes, dont au moins un SU-25, que l’on n’envoit pas « au tapis » avec un lance-pierre…

Dans une réponse qui lui avait été adressée par un responsable politique du parti politique d’extrême gauche « Die Linke », le gouvernement allemand avait indiqué, le 5 septembre dernier, que les deux AWACS en vol dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan ont capté, le jour où le vol MH-17 a été abattu, « des signaux d’un système de défense anti-aérien et un autre signal radar non identifié. » Et d’ajouter : « Le système de défense anti-aérien a été classé automatiquement par l’AWACS comme un « missile sol-air SA-3″ (« Goa » ou S-125 Neva/Pechora dans la teminologie russe).

Dans la déclaration du patron du BND, il n’a pas été fait mention d’un système SA-3. Selon M. Schindler, qui a fourni, en même temps, les preuves de ce qu’il a affirmé, les séparatistes auraient mis la main sur une batterie SA-11 ayant appartenu aux forces ukrainiennes. En outre, il a également chargé les autorités ukrainiennes et russes.

Le BND est « arrivé à des conclusions sans équivoque : les photos présentées par la partie ukrainienne étaient modifiées et les déclarations russes, selon lesquelles le missile aurait été tiré par les forces ukrainiennes et qu’un de leur avion de chasse  aurait volé à proximité du Boeing, sont fausses », a affirmé M. Schindler.

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