L’Otan n’a pas encore constaté le retrait des troupes russes déployées près de l’Ukraine

On commence à en avoir l’habitude depuis le printemps dernier. Dans un premier temps, l’Otan affirme que des troupes russes sont massées à la frontière avec l’Ukraine, ce que Moscou dément. Puis, plus tard, l’on apprend que ces forces qui n’étaient donc pas censées être déployées vont rentrer dans leurs casernes et bases à l’issue d' »exercices ». Là-dessus, vient une nouvelle évaluation qui  fait état de quelques « signes » de retraits qui ne changent pas fondamentalement la donne.

Ce scénario semble se répéter. Depuis l’été, l’Otan avait estimé que près de 20.000 soldats russes étaient déployés dans la région de Rostov sur le Don, près de l’Ukraine.

Le 11 octobre, soit avant un agenda diplomatique chargé concernant la question ukrainienne, le Kremlin a fait savoir que le président Poutine avait ordonné leur retour dans leurs bases, les exercices auxquels ils étaient censés avoir participé étant terminés. En fait, ces troupes sont soupçonnées par l’Otan d’apporter un appui aux séparatistes pro-russes actifs dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass).

Qu’en est-il maintenant, une semaine après le communiqué du Kremlin? « Nous aurions aimé saluer le retrait de troupes russes de la frontière avec l’Ukraine, car cela serait un pas dans la bonne direction. Mais pour l’instant, nous n’avons pas observé de mouvements majeurs et significatifs en ce sens », a confié, le 16 octobre, à l’AFP, un haut responsable militaire de l’Otan.

« Il y a toujours une force importante et capable positionnée sur la frontière ukrainienne et des équipements lourds doivent toujours être retirés », a-t-il poursuivi, sans donner plus de précisions.

« Comme les dirigeants de l’Otan l’ont clairement indiqué au sommet du Pays de Galles (début septembre), la Russie doit mettre fin à son soutien aux activistes dans l’est de l’Ukraine, retirer ses troupes et cesser ses activités militaires le long de la frontière et en Ukraine », a rappelé cet officier.

En attendant, à l’occasion du 10e sommet euro-asiatique, qui se tient à Milan, le président russe va rencontrer l’ensembre des dirigeants européens ainsi que Petro Porochenko, son homologue ukrainien. La première rencontre entre les deux hommes, organisée sous l’égide de Mateo Renzi, le président du Conseil italien, n’a pas donné grand chose.

En outre, si le niveau des violences a baissé dans l’est de l’Ukraine depuis la signature d’un accord de cessez-le-feu entre Kiev et les séparatistes le 5 septembre dernier, les échanges de tirs ont continué. Selon l’ONU, au 8 octobre, 331 personnes y ont perdu la vie en un peu plus d’un mois. Les rebelles, qui prétendent n’être pour rien dans les violations du cessez-le-feu, assurent avoir repris du terrain face aux forces gouvernementales.

Dans la région de Lougansk, 112 militaires ukrainiens seraient ainsi « encerclés » à Bakhmoutka. « La situation peut être qualifiée de critique. Certains soldats blessés ont été faits prisonniers, dont un commandant du bataillon », a indiqué Guennadi Moskal, le gouverneur de cette province.

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