Le Conseil de coopération du Golfe envisage la création d’une force navale conjointe

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Créé en 1981 afin de faire face au risque d’expansion de la révolution islamique (chiite) iranienne, le Conseil de coopération du Golfe regroupe les 6 monarchies sunnites de la région, à savoir l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman.

Cet organisme, a, peu de temps après sa création, mis en place une force terrestre conjointe appelée « Bouclier de la Péninsule », laquelle n’empêcha pas l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein en 1990. Forte de 40.000 hommes (en théorie), elle est toutefois intervenue en 2011 à Bahreïn, alors aux prises avec un mouvement de constestation chiite.

En décembre dernier, le CCG a adopté la création d’un commandement militaire unifié afin de « raffermir la stabilité et la sécurité régionales ». Même si les relations entre les 6 membres sont parfois tendues, comme cela a été le cas récemment avec les reproches adressés au Qatar pour son soutien au mouvement des Frères musulmans, il est toujours question d’approfondir la coopération militaire.

Ainsi, selon le général Ahmed Youssef al-Moulla, un conseiller du ministère koweïtien de la Défense, le CCG envisage de créer une force navale conjointe, qui devrait être effective dans les « prochains mois » et qui prendrait le nom de « Groupe de sécurité 81 ».

Cité par l’agence de presse Kuna, le général al-Moulla a précisé que le format de cette force navale conjointe serait au « niveau des menaces contre la sécurité maritime dans le Golfe ». Ces dernières sont multiples, allant de la destruction d’installations pétrolières (que ce soit par attentat ou non) à la pêche illégale en passant par les trafics.

Mais la menace la plus forte dans cette région reste le possible blocage du détroit d’Ormuz par la marine iranienne, qui dispose des moyens nécessaires pour cela, reste la menace principale (du reste, elle a fait l’objet de maints scénarios d’exercices ces dernières années). Pour les monarchies du Golfe, une telle éventualité n’est pas acceptable car elles éprouveraient les pires difficultés pour exporter leur pétrole et leur gaz (à eux six, ils représentent 40% des réserves d’or noir). Pas plus qu’elle ne l’est pour leurs clients.

Aussi, les marines occidentales sont très présentes dans le golfe arabo-persique. Le quartier général de la Ve Flotte de la marine américaine est ainsi implanté à Bahreïn. Et la France y dispose également de facilités, certes modestes par rapport aux moyens américains, aux Émirats arabes unis.

Parmi les 6 pays du CCG, l’Arabie Saoudite dispose des forces navales les plus puissantes, avec 7 frégates (françaises), 4 corvettes et de nombreux patrouilleurs. Et elles seront modernisés dans un proche avenir. Tout comme celles du Qatar, qui, en plus, vont prendre du volume.

Photo : RBNS Sabhna (Oman)

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