Le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc part pour son dernier voyage

Pendant ses 46 ans de service, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc aura effectué 800 escales dans 84 pays et parcour 3,25 millions de kilomètres, soit 79 tours du monde. Il faudra en ajouter quelques uns : ce 11 octobre, en effet, ce navire mythique de la Marine nationale va rejoindre Bassens, près de Bordeaux, pour y être démantelé.

Plus précisément, il sera remorqué de la base navale de Brest vers la Gironde. Le dernier voyage de la « Vieille Dame » devrait durer 48 heures. En fait, il serait impropre de parler encore de la Jeanne d’Arc, dans la mesure où, depuis qu’elle a été désarmée en 2010, elle n’est plus désignée que par l’immatriculation de sa coque (Q860).

Le chantier de sa déconstruction a été confié en juin dernier par la Marine nationale à Veolia Propreté, une filiale du groupe Veola. L’entreprise aura également à s’occuper du croiseur Colbert, transformé en musée après avoir été désarmé au début des années 1990 pour être ensuite transféré, en 2007, à Landévennec, près de Brest. Cet imposant navire de 10.600 tonnnes avait rapatrié les cendres du maréchal Lyautey en 1961 et transporté le général de Gaulle lors de son périple américain de 1964.

Quant à la Jeanne d’Arc, elle fut essentiellement utilisée pour accueillir les stages d’application des futurs officiers de marine (cette mission a depuis été reprise par les BPC de type Mistral). Elle prit part à de nombreuses opérations humanitaires (comme en 2004, après le Tsunami qui fit 200.000 morts en Indonésie). En 2008, elle fut même engagée dans la mission visant à libérer l’équipage du Ponant, un voilier capturé par les pirates somaliens.

Que restera-t-il de la Jeanne d’Arc, mis à part les souvenirs de ceux qui ont servi à son bord? Quelques unes de ses pièces ont été confiées à des musées et à des villes qui avaient un lien particulier avec elle, comme Brest (son port d’attache) ou Rouen (sa ville marraine). Cette dernière a ainsi reçu une ancre.

Certains pourraient s’offusquer du traitement réservé à un navire comme la Jeanne d’Arc et penser qu’il vaudrait mieux le couler avec les honneurs. Jusqu’au début des années 2000, c’est ce que faisait la Marine nationale. Enfin presque puisque les bâtiments désarmés servait de cibles pour les exercices ou la mise au point de nouveaux systèmes d’armes. Mais la réglementation internationale a évolué depuis… D’où le recours à des prestataires externes pour « déconstruire » les vaisseaux retirés du service.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]