Les forces françaises ont détruit un convoi jihadiste dans le nord du Niger (MàJ)

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Une semaine après l’embuscade qui a coûté la vie à 9 casques bleus nigériens dans le région de Gao, au Nord-Mali, des forces françaises engagées dans l’opération Barkhane ont détruit un convoi jihadiste dans le nord du Niger, au cours de la nuit du 9 au 10 octobre.

« En coopération avec les autorités nigériennes, les forces armées françaises ont de nouveau intercepté et détruit la nuit dernière au nord du Niger un convoi de véhicules armés d’Aqmi qui transportait des armes de la Libye vers le Mali », a ainsi indiqué un communiqué de l’Élysée.

Le texte ne précise pas les moyens engagés lors de cette intervention, qui a permis de saisir « une importante quantité d’armes et de neutraliser les convoyeurs dont une partie a été capturée ». Aucun bilan n’a été avancé.

« Les groupes armés terroristes qui tentent de déstabiliser les Etats du Sahel et le Mali en particulier ont conduit récemment des attaques meurtrières contre les unités de la mission des Nations Unies au nord du Mali. (…) C’est pourquoi le Président de la République a demandé aux forces françaises de l’opération Barkhane, déployées pour appuyer les forces de sécurité des Etats du Sahel et la mission des Nations Unies au Mali, de poursuivre la traque des groupes armés terroristes responsables de ces attaques », affirme encore le communiqué de l’Élysée.

« Le volume des armements détruits est très supérieur à celui de précédentes opérations du même genre », a indiqué, à l’AFP, l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Le convoi  était surveillé « depuis plusieurs jours grâce à des actions de renseignement conjointes des forces françaises et nigériennes », a indiqué la même source. Il a été détruit  lors d’une opération aéromobile, mêlant hélicoptères et forces au sol.

Lancée le 1er août dernier, l’opération Barkhane, qui mobilise 3.000 hommes, vise à « éradiquer » (pour reprendre le terme de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense) le terrorisme dans la bande sahélo-Saharienne (BSS). Pour cela, elle dispose de plusieurs points d’appui, notamment au Mali, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger.

Justement, le Niger, plus précisément le nord, est le point de passage des jihadistes qui vont et viennent entre le Mali et le sud de la Libye, qualifié de « hub » terroriste par M. Le Drian. Récemment, les forces spéciales françaises ont arrêté Abou Aassim El-Mouhajir, porte-parole du groupe al-Mourabitoune, né de la fusion du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et les « Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar, en rupture de ban avec AQMI.

Par ailleurs, la Force Barkhane compte installer un détachement dans le nord du Niger afin d’être présente sur une ligne reliant Tessalit à Faya Largeau et de surveiller les mouvements jihadistes sur les plateaux de Mangéni, Djado et la passe de Salvador.

Face au regain d’activité des groupes jihadistes et à leur tentative de se réinstaller dans les zones d’où ils ont été chassés par l’opération Serval, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), le colonel Gilles Jaron a soutenu, le 9 octobre qu’il « n’y a jamais eu interruption de notre mission ». Et d’ajouter : « Nous avons affaire à un adversaire ‘vivant’, qui s’adapte à des situations et qui nécessite que nous nous adaptions également pour pouvoir le chasser de sa zone ». Aussi, a-t-il poursuivi, « nous allons agir, nous agissons dès à présent (…) Nous sommes à la manoeuvre pour lui porter les coups nécessaires pour mettre fin à ses ambitions ».

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