Sénat : Jean-Pierre Raffarin devient le nouveau président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense

Après les dernières élections sénatoriales, les diverses commissions du Palais du Luxembourg ont naturellement été renouvelées. C’est ainsi que le sénateur socialiste Jean-Louis Carrère sera remplacé par l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP) à la présidence de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées.

Lors de son mandat à la tête de cette commission, Jean-Louis Carrère aura tenu tête à ceux qui voulaient sabrer le budget de la Défense. Peu avant la publication du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), et alors que circulaient des scenarii apocalyptique sur l’avenir budgétaire des forces armées (l’on parlait du fameux scénario Z), il n’avait pas hésiter à sonner le tocsin pour défendre les crédits militaires.

« La Patrie est en danger, parce que sa défense l’est », avait-il lancé à l’époque. « Je suis en effet convaincu que notre sécurité serait compromise si les mesures de réduction de l’effort de défense qui sont envisagées étaient adoptées » et « c’est notre rôle d’élus et de décideurs politiques, garants de l’intérêt national » de tirer la sonnette d’alarme », avait-il plaidé.

Plus tard, dans le cadre des débats portant sur la Loi de programmation militaire (LPM)2014-2019 – fruit d’un « arbitrage qui ne nous agrée pas mais que nous considérons comme le moins mauvais possible », avait-il dit – la commission des Affaires étrangères et des Forces armées avait fait adopter deux clauses de sauvegarde visant à garantir les ressources financières prévues pour les armées.

En mai dernier, quand, de nouveau, il était question de piocher à nouveau dans le budget de la Défense, le président Carrère fit savoir qu’il ne voulait pas entendre parler de coupes budgétaires. « L’engagement de sanctuarisation du budget de la défense, conformément à la programmation, doit se traduire dans la programmation triennale des finances publiques, et dans chaque loi de finances, que ce soit la loi de finances initiale ou les lois de finances rectificatives », fit-il valoir.

Aussi, M. Raffarin, qui a fait son service militaire chez les pompiers, sera-t-il aussi pugnace que son prédécesseur? Car au vu des nuages qui s’accumulent sur la dernière LPM, avec les recettes exceptionnelles qui risquent de faire défaut, « la route est droite mais la pente est forte », serait-on tenté de dire.

En septembre 2002, alors qu’il était Premier ministre, le sénateur de la Vienne avait plaidé pour un effort budgétaire conséquent en faveur des armées, alors que la LPM 2003-2008 venait d’être présentée lors d’un Conseil des ministres.

Il était alors question, selon M. Raffarin, « d’inverser la tendance (…) pour retrouver la capacité militaire d’un pays qui compte, qui est respecté, écouté, pour retrouver la crédibilité d’un membre du Conseil de sécurité des Nations unies » étant donné que, « au cours des années passées, les moyens donnés à notre armée n’ont pas été suffisants, les crédits qui lui ont été donnés ne lui ont pas permis d’entretenir son matériel ». Il était même prévu de construire un second porte-avions, lequel devait être commandé en 2005.

Depuis, ce projet de porte-avions a coulé corps et bien… Mais la LPM 2003-2008 a permis le lancement et/ou la poursuite de programmes d’armement majeurs, comme le Rafale (au sein de l’armée de l’Air, en 2006), le VBCI, le Caesar, le SNLE Le Terrible, le missile balistique M-51, etc…

Et, en 2004, quand Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, lorgnait sur les crédits militaire, M. Raffarin avait pu compter sur l’appui du président Chirac, qui avait souligné, le 14 juillet de cette année-là, qu’à force de diminer les moyens des armées, « les intérêts fondamentaux de la France étaient en cause ». Et il avait même ajouté que la hausse des crédits militaires était nécessaire « pour exister tout simplement en Europe et ne pas se faire imposer la loi du plus fort ».

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