Le Mali demande au Conseil de sécurité de l’ONU le déploiement d’une force de réaction rapide

Depuis cet été, les attaques des groupes jihadistes contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali  se multiplient. Au total, depuis juillet 2013, au moins 30 casques bleus y ont perdu la vie, dont plus des deux tiers au cours de ces dernières semaines.

Après avoir été chassés des sanctuaires qu’ils avaient établis dans le nord du Mali par l’intervention française Serval, les groupes jihadistes se réinstallent progressivement. Ainsi, « la région de l’Adrar des Ifoghas connaît un regain d’activités terroristes, à l’égard duquel nous devons être vigilants et actifs », admettait récemment Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense.

« Nous sommes particulièrement soucieux du regain d’activité au nord. En dehors de l’action d’Ag Ghali et d’Ansar Eddine, il y a AQMI et Al Mourabitoune, sachant que (…) le Sud Libyen devient de plus en plus un lieu de ressourcement de ces groupes », avait-il ajouté.

Actuellement, l’on compte environ un millier de soldats français au Mali, principalement basés à Gao, dans le cadre de l’opération Barkhane, lancée le 1er août pour traquer les mouvements jihadistes à l’échelle de la Bande sahélo-saharienne (BSS). Ces effectifs sont-ils suffisants?

Pour conter les attaques contre la MINUSMA, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies, le 8 octobre, d’envisager la « mise en place d’une Force d’intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes ».

« Le Conseil devrait pouvoir envisager, dans les meilleurs délais possibles, la révision du mandat de la Minusma et le renforcement de ses capacités et de ses moyens pour lui permettre de faire face au regain de violence sur le terrain », a encore fait valoir M. Diop.

Pourtant, cette Force de réaction rapide demandée par le ministre malien est déjà sur place : il ne s’agit ni plus ni moins que du détachement français de l’opération Barkhane déployé à Gao! En effet, la résolution 2100 du Conseil de sécurité, qui, adoptée en avril 2013, autorise : « l’armée française dans la limite de ses capacités et dans ses zones de déploiement, à user de tous moyens nécessaires, du commencement des activités de la MINUSMA jusqu’à la fin du mandat autorisé par la présente résolution, pour se porter au secours d’éléments de la Mission en cas de danger grave et imminent, sur la demande du Secrétaire général ».

Quoi qu’il en soit, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous, a annoncé une série de mesures visant d’améliorer la protection des casques bleus de la MINUSMA, avec notamment le déploiement de moyens de lutte contre les mines et des drones d’observation.

« Avec la réduction des forces françaises (…) et compte tenu de l’absence des forces maliennes dans beaucoup d’endroits de cette région, la MINUSMA est en fait la principale présence internationale sur le terrain et une cible pour tous les fauteurs de troubles et jihadistes », a expliqué M. Ladsous.

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