La marine américaine a mis au point des patrouilleurs robotisés et armés

A quelques jours de la commémoration de l’attentat commis en 2000 contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden (17 tués, 50 blessés), l’Office of Naval Reseach, qui s’occupe de la recherche au sein de l’US Navy, a annoncé avoir mis au point un concept de patrouilleurs robotisés reposant sur le système CARACaS (Control Architecture for Robotic Agent Command and Sensing), développé sur la base de celle utilisée par la Nasa pour ses robots envoyés sur Mars.

Installée sur des embarcation gonflables à coque rigide de 11 mètres de long, cette technologie permet de mettre en oeuvre un essaim de patrouilleurs commandés à distance. Alors que ces bateaux sont généralement mis en oeuvre par 3 ou 4 marins, un seul suffirait pour en contrôler une vingtaine.

L’ONR a mené des essais le 13 août dernier et vient donc d’en dévoiler les résultats. Réalisés dans la James River, en Virginie, ils ont consisté à faire évoluer 5 patrouilleurs robots (désignés par l’acronyme USV pour unmanned surface vehicle) autour d’un navire simulant une unité de haute valeur afin de le protéger et d’en utiliser 8 autres pour surveiller de près un bateau suspect.

« Ce réseau d’USV est un moyen rentable d’intégrer des capacités qui peuvent améliorer considérablement notre avantage en situation de combat », a commenté l’amiral Jonathan Greenert, le chef des opérations de l’US Navy.

Le système CARACaS se présente sous la forme d’un kit qui peut être installé à bord de presque tous les bateaux. Il permet même de faire fonctionner ces derniers de manière autonome. D’où l’intérêt de cette technologie, qui, selon le contre-amiral Klunder, le patron de l’ONR, « permettra d’épargner la vie des marins et de renforcer les performances de la Marine ».

Ce sytème pourrait, par exemple, être utilisé au moment de passer dans un détroit. D’ailleurs, le contre-amiral Klunder a indiqué que c’était le thème des essais menés en août. « Cela pourrait être le détroit de Malacca, cela pourrait être le détroit d’Ormuz », a-t-il dit.

Bien évidemment, le fait que ces USV puissent être armés ne manquera pas de susciter quelques inquiétudes, avec des questions éthiques et juridiques à la clé. La robotisation du champ de bataille a d’ailleurs fait l’objet d’une conférence des Nations unies, en mai dernier. Mais le contre-amiral Klunder s’est voulu rassurant : si ces patrouilleurs robotisés peuvent être doté d’armes (létales ou non), il y aura un marin dans la boucle. « Il y a toujours implication d’un homme dans la désignation d’une cible et de sa destruction », a-t-il dit. En clair, ces engins ne pourront ouvrir le feu que s’ils en reçoivent l’ordre.

Quoi qu’il en soit, les essais menés cet été en Virginie constitue une percée dans le domaine du combat naval. Les premiers USV pourraient être déployés aux côtés des navires de l’US Navy dans moins d’un an.

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