Explosion mystérieuse dans les environs du site controversé de Parchin, en Iran

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En novembre 2011, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) avait produit, dans un rapport, plusieurs éléments troublants tendant à démontrer l’existence d’un programme nucléaire iranien à vocation militaire. Bien évidemment, Téhéran nia le tout en bloc et refusa d’évoquer les points litigieux avec l’organisation internationale.

Parmi les éléments avancés par cette dernière figuraient les activités menées sur le complexe militaire de Parchin, dont l’accès est interdit à ses inspecteurs depuis 2005. D’où la suspicion concernant la nature réelle du programme nucléaire iranien.

En effet, le site de Parchin aurait servi à mener des expériences de détonique afin d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour provoquer une réaction en chaîne aboutissant à une explosion nucléaire.

Dans un rapport publié en 2013, l’AIEA a ainsi relevé, grâce à l’imagerie satellite, que des travaux avaient été menés sur le site de Parchin, notamment au niveau d’un bâtiment abritant une cuve de confinement d’explosifs, qui, selon elle, aurait été utilisée pour des expériences hydrodynamiques qui ne peuvent qu’être faite pour mettre au point la détonique d’une arme nucléaire.

Quoi qu’il en soit, ces affirmations ne peuvent pas être vérifiées étant donné que l’accès du complexe de Parchin est interdit. Justement, ce dernier a été le théâtre d’une mystérieuse explosion, le 5 octobre. Deux personnes y ont perdu la vie. Que s’est-il passé?

Du côté des autorités iraniennes, l’on a admis qu’il s’était bien passé quelque chose, sans pour autant citer le complexe de Parchin. « Un incendie s’est déclaré dans cet atelier de fabrication d’explosifs situé à l’est de Téhéran et malheureusement deux employés sont mort », a ainsi affirmé l’Organisation iranienne des industries de défense.

Sauf que d’autres sources ont donné une autre version. D’abord, l’explosion a été d’une forte puissance puisqu’elle aurait fait voler en éclat les vitres des bâtiments situés aux abords du complexe de Parchin… Et que des arbres ont brûlé dans un rayon de 100 mètres à partir des villages de Changi et Hammamk, qui se trouvent à la périphérie de cette base. Il est également question d’un « énorme flash orange » qui a été vu depuis Téhéran….

Le site de Parchin a vu le jour sous le règne du Shah d’Iran. Partiellement enfoui sous les collines de Barjamali, il a notamment été utilisé pour stocker des munitions (sans doute est-ce encore le cas) et pour assembler des moteurs de missiles et des drones.

Par le passé, d’autres explosions tout aussi mysterieuse ont eu lieu. Ce fut notamment le cas en octobre 2010, sur la base d’Imam Ali, près de Khorramabad. Il y a 3 ans, ce scénario s’était reproduit sur un site des Gardiens de la Révolution à une trentaine de kilomètres de Téhéran. Là, le chef du programme balistique iranien avait été tué. Plus récemment, en janvier 2013, une explosion sur le site d’enrichissement de l’uranium de Fordo, dont l’existence a été reconnue par Téhéran en 2009 après avoir été mis devant le fait accompli, avait été signalée. Dans le même temps, des scientifiques furent assassinés. Et les services secrets israéliens furent soupçonnés d’en avoir été les instigateurs.

En attendant, les négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 (les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne) au sujet du programme nucléaire iranien continuent et la date du 24 novembre a été fixée pour obtenir un accord global qui garantirait le caractère civil de ce dernier.

La semaine passée, le Premier ministre israélien, Benyamin Netayahu, a dénoncé ces discussions avec Téhéran. L’Iran « est en train d’essayer de nous embobiner », a-t-il lancé à la tribune des Nations unies, à New York, avant de réclamer le démantèlement total des capacités nucléaires iraniennes et de qualifier « de plus dangeureux au monde dans la région la plus dangereuse du monde » le régime iranien.

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