Les États-Unis lèvent partiellement leur embargo sur la vente d’armes au Vietnam

Près de 40 ans après la chute de Saïgon et la victoire du Viet Cong (soutenu par la Chine et le bloc de l’Est) sur le Sud, appuyé par les États-Unis, la Thaïlande, les Philippines et l’Australie, Washington a décidé, le 2 octobre, de lever partiellement son embargo sur les ventes d’armes au Vietnam.

Il faut dire que, hormis pendant la guerre d’Indochine et l’intervention militaire américaine pour soutenir le Sud-Vietnam, les relations sino-vietnamiennes ont toujours été tendues, en raison du poids de l’Histoire, la Chine ayant, par le passé, occupé le Vietnam. Et cela, même si ces deux pays ont des liens économiques importants.

En outre, Pékin et Hanoï ont des différends territoriaux qui sont loin d’être réglés, à commencer par celui qui concerne l’achipel des Paracels, qui, supposé receler d’importantes réserves pétrolières, dépendait autrefois de l’Indochine française. Or, la Chine y a établi sa souveraineté. Cette année, un incident naval a d’ailleurs provoqué de violentes manifestations anti-chinoises au Vietnam.

Dans le même temps, les États-Unis cherchent à contenir la Chine dans la région Asie-Pacifique. Car Pékin n’est pas seulement en bisbilles avec le Vietnam dans cette partie du monde : les îles Senkaku ou encore les îles Spratleys font aussi l’objet de contentieux avec le Japon, les Philippines, la Malaisie, Taïwan ou encore Brunei. Et ces pays doivent faire face à la montée en puissance de la marine chinoise, qui ne cesse de se doter de nouvelles capacités depuis plusieurs années, avec notamment (et c’est la partie la plus visible) la mise en service d’un porte-avions, le Liaoning.

D’où la décision de Washington de lever partiellement l’embargo sur les ventes d’armes à destination du Vietnam, afin de l’aider à assurer sa « sécurité maritime ».

« Cette mesure vise à appuyer les efforts du Vietnam pour améliorer sa connaissance de son domaine maritime et de ses capacités en matière de sécurité maritime », a ainsi expliqué Jennifer Psaki, une porte-parole de la diplomatie américaine, sans pour autant citer la Chine. Cela étant, l’embargo restera en vigueur sur tout autre équipements militaires, tant qu’Hanoï n’aura pas fait de progrès en matière de droits de l’Homme.

Jusqu’à présent, le Vietnam s’est surtout tourné vers la Russie pour équiper ses forces navales. En 2011, il a ainsi commandé 6 sous-marins de la classe Kilo pour 1,8 milliard de dollars. La plupart des navires mis en oeuvre par la marine populaire vietnamienne sont d’ailleurs d’origine russe. Cela étant, Hanoï compte acquérir des corvettes Sigma, du constructeur néerlandais Damen.

La fin de l’embargo dans le domaine maritime permettra aux industriels américains de l’armement de mettre un pied sur ce marché. Il serait question de vendre au Vietnam des avions de patrouille maritime P-3 Orion d’occasion.

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