Nouveaux affrontements dans le centre-est de la Centrafrique

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À l’occasion du forum de Brazzaville, un accord de cessez-le-feu a été signé, le 23 juillet, par les différentes factions qui s’opposent en Centrafrique, dont les deux principales, à savoir la coalition Séléka, qui renversa le président Bozizé, et les milices anti-balaka, elles-même divisées en plusieurs groupes dont certains seraient manipulés en coulisse par le clan de l’ancien chef de l’État.

Seulement, cet accord n’a pas été accepté par tout le monde. À commencer au sein de la Séléka. Et depuis qu’il a été signé, plusieurs incidents sérieux ont eu lieu au cours de ces dernières semaines, dont des accrochages avec les forces françaises de l’opération Sangaris et de la force européenne EUFOR RCA.

Le 26 septembre encore, l’arrestation, à Bangui, d’individus en possession de grenades a failli virer à l’émeutre dans le secteur du PK5, obligeant la force Sangaris (GTIA Acier) à riposter en appui à des unités de la MINUSCA, la force des Nations unies active depuis 3 semaines. Les militaires français sont aussi intervenus en fin de journée pour arrêter des groupes armés qui incendiaient des maisons.

Mais l’une des situations les plus préoccupantes est celle qui prévaut à Bambari, dans le centre-est de la Centrafrique et où la Séléka y a établit son état-major, en mai dernier. LE 27 août, des affrontements entre factions rivales de cette coalition ex-rebelle y ont eu lieu. Ces combats, ayant opposé le groupe du général Zoundéko et celui du général Ali Djarras, comprenant des Peuls armés, ont fait au moins 17 tués.

Un peu plus d’un mois plus tard, la force Sangaris et les casques bleus de la MINUSCA ont été accrochés par des groupes « lourdement armés » qui cherchaient à attaquer le camp de l’ONU. Dans le même temps, les militaires français ont dû s’interposer au sud de la ville entre la population civile et une autre formation qui mençait cette dernière. Le calme a fini par être rétabli après une vigoureuse riposte… et le pillage, par ces différentes factions, de deux sites d’organisations non gouvernementales (ONG) qui s’occupaient des réfugiés dans la région.

Les choses n’en sont pas restés là… Ainsi, le 2 octobre, de nouveaux combats ont éclatés entre groupes armés, l’un se réclamant des milices anti-balaka, l’autre étant constitué par des Peuls musulmans. « Le bilan provisoire est de 16 morts et plusieurs blessés. Il pourrait bien s’alourdir compte tenu de la violence des affrontements », a précisé, à l’AFP, la gendarmerie locale.

« Les forces internationales, Sangaris et Minusca (forces françaises et onusiennes, ndlr), ainsi que les éléments des forces de défense nationales, gendarmerie et police, s’activent à ramener le calme dans la cité. De nombreux habitants ont encore fui pour se réfugier à l’église catholique, attendant de voir si la situation va redevenir normale », a ajouté la même source.

Le contexte dans la région de Bambari reste donc tendu, les affrontements entre miliciens anti-balaka et Peuls armés étant relativement fréquent. Fin août, ils ont fait 11 tués à Ngakobo, où l’adjoint au maire a été abattu, la semaine dernière par des hommes circulant à moto. Soupçonné, l’état-major de l’ex-Séléka a nié toute implication.

« Cette tension illustre la fragilité de la situation dans l’Est du pays, liée à la fois à des conflits interconfessionnels, à des tensions au sein du mouvement ex-Séléka, et à l’imbrication de différentes communautés.  Cette situation a amené la force Sangaris à engager une ré-articulation de son dispositif, dont le centre de gravité sera progressivement ramené l’Est du pays ainsi que dans le couloir central », a expliqué l’État-major des armées, dans son compte-rendu hebdomadaire concernant l’opération Sangaris.

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