Les forces françaises ont arrêté d’autres partisans du jihadiste Belmokhtar au Mali

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La semaine passée, des responsables des Nations unies ont exprimé leurs préoccupations au sujet de la résugence des groupes jihadistes dans le nord du Mali, après la mort, le mois dernier, de 10 casques bleus tchadiens de la MINUSMA. Quelques jours plus tôt, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait donné quelques explications lors d’une audition devant les parlementaires.

« La région de l’Adrar des Ifoghas connaît un regain d’activités terroristes, à l’égard duquel nous devons être vigilants et actifs. Des fidèles d’Iyad ag Ghali et de son groupe Ansar Eddine harcèlent, avec le soutien d’AQMI (ndlr, al-Qaïda au Maghreb islamique), des forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) déployées entre Kidal et Aguelhok et le long de la Trans-saharienne », avait-il avancé le 17 septembre.

« Nous sommes particulièrement soucieux du regain d’activité au nord. En dehors de l’action d’Ag Ghali et d’Ansar Eddine, il y a AQMI et Al Mourabitoune, sachant que, comme je l’ai rappelé dans un journal du matin, le Sud Libyen devient de plus en plus un lieu de ressourcement de ces groupes », avait encore précisé le ministre.

Le groupe al-Mourabitoune est apparu en 2013, suite à la réunion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et celui de Mokhtar Belmokhtar, alors en rupture de ban avec AQMI, appelé « Les signataires par le sang ». Cette organisation avait revendiqué, en juillet, l’attaque menée au Mali qui coûta la vie à l’adjudant-chef Dejvid Nicolic, du 1er Régiment Étranger du Génie.

Justement, la semaine dernière, l’on apprenait que les forces spéciales françaises, agissant dans le cadre de l’opération Barkhane, avaient capturé, dans la passe de Salvador (Niger) Niger, Abou Aassim El-Mouhajir, un proche de Belmokhtar et porte-parole d’al-Mourabitoune, qui était parti du sud de la Libye – un « hub » pour terroristes, selon M. Le Drian – pour rejoindre le nord du Mali.

Les autorités françaises et nigériennes sont très discrètes sur cette arrestation, qui a cependant été confirmée par des sources sécuritaires auprès de l’AFP. L’on sait qu’El-Moujahir est actuellement détenu à Niamey et que, selon un responsable nigérien, il a reconnu des « liens très étroits entre les jihadistes vivant en Libye et ceux qui sont sur le territoire malien ». Leur idée, a-t-il ajouté, est « de prendre en tenailles les pays qui se situent entre la Libye et le Mali ».

Outre El-Moujahir, d’autres membres d’al-Mourabitoune ont récemment été arrêtés par les forces françaises. Cette fois, le compte-rendu de l’État-major des armées (EMA) concernant l’opération Barkhane a évoqué cette capture. « Le 25 septembre, la force Barkhane a remis aux autorités maliennes quatre terroristes qu’elle avait interceptés au cours d’une opération conduite dans la région de Gao », a-t-il ainsi indiqué.

« Le week-end dernier, les forces françaises ont mené une action anti-terroriste à l’aide d’hélicoptères dans le nord du Mali, vers Gao. Ils ont arrêté quatre présumés jihadistes, actuellement transférés à Bamako », avait, quelques heures avant la diffusion du compte-rendu de l’EMA, a affirmé un responsable militaire malien auprès de l’AFP. « Selon les premiers éléments de l’enquête, des éléments du groupe jihadiste Al-Mourabitoune, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, font partie des personnes arrêtées », a-t-il ajouté.

La difficulté pour la force Barkhane, opérationnelle depuis le 1er août et dont l’activité concerne la bande sahélo-saharienne (BSS), est de pouvoir repérer rapidement les déplacements des jihadistes sur de très longues distances. « Ils se regroupent, à une vitesse étonnante », a expliqué une source militaire occidentale à leur sujet. « Par exemple, on compte facilement quelques centaines de terroristes au nord-est, dans un massif d’où ils avaient été pourtant chassés en janvier 2013 par les troupes franco-tchadiennes », a-t-elle précisé.

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