La branche syrienne d’al-Qaïda menace à son tour les pays de la coalition anti-EI

Lors des premières frappes effectuées la semaine dernière en Syrie par la coalition contre l’État islamique (EI, ou Daesh), le discret groupe Khorasan, lié au Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, a également été visé. Son chef, Muhsin al-Fadhli, aurait été tué lors de ces raids.

Selon les services de renseignements, notamment américains, le groupe Khorasan préparait des « attaques d’envergure » aux États-Unis et en Europe, d’où l’urgence de le neutraliser. Seulement, le Front al-Nosra n’a pas manqué de réagir sur le terrain médiatique, avec pas moins de deux messages diffusés ces dernières heures.

Bien que partageant la même idéologie, le Front al-Nosra et l’EI se sont affrontés durement ces derniers mois. Et, devant la perspective de frappes aériennes en Irak et en Syrie, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) avaient appelé, le 16 septembre, les « frères moudjahidines en Irak et au Levant à cesser de s’entretuer et à s’unir contre la campagne de l’Amérique et de sa coalition diabolique qui nous guette tous ».

Quoi qu’il en soit, dans un premier message, le porte-parole du Front al-Nosra, Abou Firas al-Souri, a menacé de représailles « dans le monde entier » les pays engagés dans la coalition anti-EI emmenée par les États-Unis.

« Ces États ont commis un acte horrible qui va les mettre sur la liste des cibles des forces jihadistes dans le monde entier », a ainsi affirmé Abou Firas al-Souri, dans une vidéo de 9 minutes diffusée par Internet et intitulée « Commentaire sur le bombardement croisé sur des positions du Front Al-Nosra et les maisons du musulmans en Syrie ». Ces propos englobent-ils les militants de l’EI?

« Cette guerre n’est pas dirigée contre al-Nosra mais contre l’islam », a ajouté Abou Firas al-Souri pour qui les frappes de la coalition « sont menées par l’axe du mal (…) dirigé par le pays des cowboys ».

« Nous sommes engagés dans une longue guerre (…) Cette guerre ne se terminera pas en quelques mois, ou en une année, ou en des années, elle pourra durer des décennies, a prévenu le porte-parole du Front al-Nosra. « Nous sommes capables de résister (…) nous nous sommes préparés à faire face à une telle coalition », a-t-il ajouté, avant de s’en prendre aux pays arabes qui ont participé aux frappes, en les qualifiant « d’esclaves de l’Occident » et en affirmant qu’ils s’étaient « rangés du côté de l’oppression et des infidèles et prévenant que cela aura des conséquences ».

Dans un autre message, sonore cette fois, le chef du Front al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, s’est quant à lui focalisé sur les Occidentaux. « Vos dirigeants ne paieront pas seuls le prix de la guerre, vous allez payer le prix cher », a-t-il menacé. Et d’insister sur le fait que si les frappes sont « menées à distance », elles déplaceront la « bataille dans vos foyers »

« Qu’avez-vous gagné de votre guerre contre les musulmans et les jihadistes si ce n’est tragédies et douleurs qui se sont abattues sur vos pays et enfants? », a poursuivi al-Joulani, en s’adressant aux « peuples d’Amérique et d’Europe », dans une référence aux opérations en Aghanistan et en Irak.

Dans son message, al-Jolani a également appelé les Syriens habitant dans les régions contrôlée par le Front al-Nosra à soutenir les jihadistes contre la coalition et les factions rebelles syriennes qui la soutiennent ainsi que les soldats libanais de confession sunnite à faire défection de l’armée, qu’il estime être à la solde de la milice chiite du Hezbollah, active en Syrie aux côtés des forces de Bachar el-Assad.

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