Premières frappes américaines contre les jihadistes de l’État islamique en Syrie

f18-20140923

« Je suis déterminé à ce que nous traquions les terroristes qui menacent notre pays, où qu’ils soient. Je n’hésiterai pas à agir contre l’Etat islamique en Syrie, comme en Irak », avait prévenu le président Barack Obama, le 10 septembre dernier. Et il n’était alors pas question de demander à Damas une quelconque coordination.

La Syrie avait alors réagi à ces propos en affirmant que toute frappe aérienne sur son territoire sans son accord serait vue comme une agression. Et la Russie évoqua une possible « violation grossière du droit internationale ».

Quoi qu’il en soit, et alors qu’elle est déjà engagée dans une campagne de frappes aériennes dans le nord de l’Irak depuis le 8 août, l’aviation américaine a lancé ses premiers raids en Syrie dans la nuit du 22 au 23 septembre, en collaboration avec, d’après ABC, cinq autres pays arabes, dont Bahreïn, la Jordanie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Le degré d’implication de ces derniers dans les opérations en territoire syrien n’est pas encore formellement établi et, pour le moment, les autorités jordaniennes sont les seuls à avoir confirmé leur participation.

« Nous avons participé à ces frappes qui font partie des efforts pour vaincre le terrorisme dans ses base », a déclaré Mohammed Moumeni, le porte-parole du gouvernement jordanien.

« Aux premières heures de la journée, des formations de l’aviation royale jordanienne ont détruit un certain nombre de cibles de groupes terroristes qui ont l’habitude d’envoyer leurs éléments en Jordanie pour y commettre des actes de sabotage », a, de son côté, affirmé l’état-major jordanien. « Tous les avions ont regagné leurs bases sans encombre », a-t-il ajouté avant de préciser que les cibles visées étaient situées près des frontières avec la Syrie (nord de la Jordanie) et avec l’Irak (est).

La France, qui a lancé ses premières frappes aériennes contre l’EI le 19 septembre dans le cadre de l’opération Chammal n’a pas pris part à ces raids en Syrie.

« Je peux confirmer que les forces américaines et leurs partenaires ont entrepris une action militaire contre les terroristes de l’EI en Syrie en utilisant des avions de chasses, des bombardiers et des missiles de croisières Tomahawk », a déclaré le contre-amiral John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

D’après le Wall Street Journal, des avions de combat F-22 Raptor ont été impliqués dans les opérations afin de fournir une couverture aérienne aux chasseurs-bombardiers. Si cette information est confirmé, il s’agirait de la première participation à des missions de guerre pour ce type d’appareil. Les missiles Tomahawk ont quant à eux été tirés depuis des navires de l’US Navy croisant en mer Rouge.

Les raids ont visé essentiellement Raqa, qui est l’un des principaux bastions de l’EI en Syrie, ainsi qu’une vingtaines d’objectifs situés dans la région syrienne de Boukamal, frontalière avec l’Irak. En outre, des positions du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, auraient également été visées dans la province d’Idlib.

« Plus de 20 membres de l’EI ont été tués dans des frappes sur deux positions de l’organisation dans la province septentrionale de Raqa qui ont été complètement détruites avec les véhicules qui s’y trouvaient », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau d’informateurs en Syrie.

Le régime de Bachar el-Assad a prétendu avoir été informé de l’intention des États-Unis de mener des frappes aériennes sur son territoire. « Les Américains ont informé hier (22/09) le représentant de la Syrie auprès des Nations unies que des frappes allaient être menées contre l’organisation terroriste Etat islamique à Raqa, bastion du groupe dans le nord de la Syrie », a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères. Il n’a cependant pas précisé s’il y avait eu un accord…

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a « souligné que les frappes aériennes contres les bases terroristes de l’État islamique sur le territoire syrien ne devaient pas être menées sans l’accord du gouvernement syrien », selon un communiqué du Kremlin rendant compte d’une conversation téléphonique avec Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.

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