L’EI menace la France en appelant au meurtre de ses ressortissants

Depuis le 19 septembre, la France a lancé l’opération Chammal avec des premières frappes aériennes contre un dépôt logistique qui, située dans la région de Mossoul (nord de l’Irak), était tenu par les jihadistes de l' »État islamique » (EI, ou Daesh).

D’autres pays, comme par exemple l’Australie et le Royaume-Uni, ont annoncé leur intention d’en faire de même dans le cadre d’une coalition internationale formée sous l’égide des États-Unis, qui ont effectué leurs premiers raids contre l’EI le 8 août dernier, afin d’appuyer les combattants kurdes (Peshmergas) et les forces irakiennes.

De son côté, l’EI a ouvernement menacé les pays qui prennent part à cette campagne de frappes aériennes. Selon le centre de surveillance SITE, qui suit de près les activités de la mouvance jihadiste sur Internet, un porte-parole de l’organisation terroriste a appelé au meurtre de ressortissants français et américains, ainsi qu’à s’en prendre à l’Égypte.

« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. (…) Tuez le mécréant qu’il soit civil ou militaire « , a ainsi déclaré Abou Mohamed al Adnani, dans un message audio diffusé ce 22 septembre. « Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munition, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle, ou n’importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le », a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, en réponse aux frappes américaines en Irak, l’EI a assassiné deux journalistes américains qu’il retenait en otage, ainsi qu’un travailleur humanitaire britannique. Tous avaient été enlevés en Syrie.

S’agissant de la France, l’EI a-t-il les moyens de passer à l’acte. Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, « 930 ressortissants français ou étrangers résidant habituellement en France sont aujourd’hui impliqués dans le jihad en Syrie et en Irak », dont environ 180 sont revenus. Parmi ces derniers, « certains revendiquent ce qu’ils ont fait et se disent prêts à repartir. D’autres, détruits par la violence et toutes les exactions auxquelles ils ont assisté ou participé, expliquent, au contraire, ne plus vouloir s’engager. D’autres encore prétendent être partis dans un but humanitaire alors que nous disposons d’informations sûres prouvant qu’ils ont combattu dans les rangs jihadistes », a-t-il expliqué.

En outre, la menace proférée par le porte-parole de l’EI fait penser à celle qui a été contrée le 18 septembre par les services australiens. En effet, une cellule d’une quinzaine d’individus a été démantelée dans des banlieues de Sydney et Brisbane, dans les États du Queensland et de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) après l’interception d’un message émanant apparemment d’un responsable « apparemment haut placé » au sein de l’organisation jihadiste et de nationalité australienne et appelant à commettre des « meutres » publics.

« La police estime que le groupe contre lequel nous avons lancé cette opération aujourd’hui (18/09) avait l’intention et avait commencé à planifier des actes de violence ici en Australie », a expliqué Andrew Colvin, le chef de la police fédérale australienne. « Ces actes de violence consistaient notamment en des attaques aveugles contre des civils », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l’EI a également menacé l’Égypte, en appelant les jihadistes implantés dans le Sinaï à s’en prendre aux forces de sécurité du pays. « Placez des explosifs sur les routes. Attaquez leurs bases, faites irruption à leurs domiciles. Tranchez-leur la tête. Qu’ils ne se sentent nulle part en sécurité », a déclaré Abou Mohamed al Adnadi.

En déplacement au Caire, le 14 septembre dernier, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, avait affirmé que l’Égype était « en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, en particulier en ce qui concerne la lutte contre les groupes extrémistes dans le Sinaï » et que, « en tant que capitale intellectuelle et culturelle du monde musulman (en référence à l’université Al-Azhar, ndlr), elle avait « rôle critique à jouer, en dénonçant l’idéologie que (l’EI) répand ».

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