Irak : L’opinion française soutient globalement l’opération Chammal en Irak

Quand une opération militaire est en cours, il est important qu’elle soit soutenue par le plus grand nombre, ne serait-ce déjà pour les militaires qui y sont engagés. « L’adhésion de l’opinion publique à une intervention armée constitue un enjeu primordial pour les démocraties occidentales, notamment quand elles agissent dans le cadre d’une coalition dont la cohésion constitue l’un des centres de gravité », estimait une note du Centre interarmée de Concepts de Doctrines et d’Expérimentations, en avril 2013.

Alors que deux Rafale de l’armée de l’Air parti de la base d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, viennent d’effectuer une nouvelle mission de « soutien aérien » aux profits des forces irakiennes dans la région de Bagdad, ce 22 septembre, qu’en est-il de l’opération Chammal, lancée le 19 septembre?

Au cours de ces dernières semaines, les exactions commises par l’EI contre les minorités religieuses dans le nord de l’Irak (chrétiens, yazidis notamment) ont horrifié tout le monde. Aussi, quand il est question d’une intervention militaire visant à chasser les jihadistes qui, par ailleurs, constituent une menace pour le territoire national, l’on pourrait s’attendre à une vaste soutien de la part de l’opinion publique.

Ce soutien dépend de plusieurs facteurs. Il faut que les objectifs de l’intervention militaire soient bien définis et clairs et que l’intérêt national soit en jeu. Ce qui est le cas avec l’opération Chammal. Pourtant, deux enquêtes d’opinions réalisées l’une et l’autre pour le Journal du Dimanche et iTélé donnent des résultats contrastés.

Pour la première, réalisée par l’IFOP, 53% des personnes interrogées ont dit être favorables à l’opération Chammal, soit 10% de moins que pour l’intervention au Mali (Serval) décidée en janvier 2013… Et à peine 2% pour celle lancée en décembre 2013 en Centrafrique (Sangaris).

« Notre sondage montre en effet que les femmes, les jeunes, les populations rurales et modestes sont défavorables à l’engagement français contre les jihadistes. Comme si les enjeux de cette guerre n’étaient perceptibles, dans les grandes villes notamment, que par ceux qui se sentent visés par le risque de la montée de l’islam radical et le terrorisme », explique le JDD.

En revanche, la même enquête d’opinion, réalisée les 18 et 19 septembre, indique que 59% des sondés sont favorables à une opération internationale contre l’EI. Difficile à y voir une certaine logique…

Le sondage réalisé le 19 septembre par Odoxa pour iTélé donne des résultats nettement plus élevés en faveur de l’opération Chammal : selon cette étude, 61% des personnes interrogées soutiennent les frappes françaises contre l’EI en Irak tandis que 38% s’y disent opposées.

Cela nous fait un écart de 8% entre deux études… « Je me suis toujours méfié de trois choses : la météo, la Bourse, les sondages. En gros, elles fonctionnent très bien. Dans le détail, c’est plus risqué », a dit l’écrivain Jean d’Ormesson… Difficile de lui donner tort.

Pour le moment, l’opération Chammal n’a pas l’ampleur des précédentes interventions décidées par le président Hollande depuis qu’il est à l’Élysée, avec des milliers d’hommes et des moyens conséquents engagés.

Les vols au-dessus de l’Irak sont assurés par les 6 Rafale de l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine, un Atlantique 2 de la Flottille 23F et d’un avion-ravitailleur C-135FR du groupe de ravitaillement en vol « Bretagne ». L’on peut y ajouter deux Transall C-160 d’un Groupement de transport opérationnel (GTO) mis en place récemment. Tous ces appareils sont mis en oeuvre par des forces prépositionnées au Émirats, ce qui n’entraînera pas de coûts prohibitifs dans le domaine logistique.

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