Le premier objectif visé par les Rafale français était situé dans la région de Mossoul (MàJ)

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Lors de son intervention de ce 19 septembre pour évoquer les premières frappes aériennes françaises contre les jihadistes de l' »État islamique » (EI), le président Hollande a indiqué que les avions françaises avaient visé un « dépôt logistique qui servait à monter des opérations » dans le nord-est de l’Irak, sans plus de détails.

L’État-major des armées (EMA) a précisé, de son côté, que ce premier raid aérien « avait pour objectif de détruire, par frappes aériennes, un dépôt logistique de Daech (ndlr, EI) repéré dans la région de Mossoul par les missions de reconnaissance et de renseignement effectuées cette semaine ».

Or, c’est justement avoir pris le contrôle de la région de Mossoul, en juin dernier, ainsi que d’autres territoires dans le nord irakien que l’EI a instauré un califat, à cheval entre l’Irak et la Syrie.

En outre, l’aviation américaine, qui a commencé à effectuer des frappes aériennes depuis le 8 août, a visé pour la première fois un camp d’entraînement jihadiste, également situé dans la région de Mossoul. Ce raid a détruit « un véhicule armé, deux bâtiments occupés par l’EI et une unité militaire, a indiqué l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen Orient et l’Asie centrale. Au moins 40 combattants de l’EI auraient été présents au moment de cette frappe.

 

Quant à la mission menée par les forces françaises ce 19 septembre, elle a mobilisé deux Rafale de l’EC 3/30 Lorraine, armés par des bombes guidées laser GBU-12 et doté d’un pod de désignation Damoclès, un avion de ravitaillement C-135 FR du GRV Bretagne ainsi que l’Atlantique 2 de la Flottille 23F envoyé par la Marine nationale à la base aérienne 104 d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Ce dernier a été chargé de « d’assurer le volet renseignement de cette mission et la première évaluation des frappes ».

« Commandé par le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, et réalisé sous le contrôle opérationnel du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN), ce raid aérien a été conduit en coordination avec les autorités irakiennes et avec nos alliés présents dans la région », a expliqué l’EMA.

la mission des deux Rafale aura duré près de 5 heures. Ils ont été ravitaillé à trois reprises par le C-135 FR tandis que l’Atlantique 2 a assuré, grâce à ses capteurs, le recueil de renseignements et effectué le battle damage assesment (BDA) qui a ensuite été immédiatement transmis au Centre de planification et de conduite des opérations  (CPCO) de l’EMA. Des moyens américains ont été mobilisés afin de secourir en zone hostile, le cas échéant, les pilotes français.

Le président Hollande a rappelé les buts de cette campagne de frappes aériennes commencée aujourd’hui. Il s’agit d’affaiblir l’EI et d’appuyer les forces irakiennes et les Peshmergas (ndlr, combattants kurdes irakiens) sur le terrain. « En aucun cas, il n’y a de troupes françaises au sol », a-t-il assuré (cela dit, avec les opérations en cours en Afrique et au Liban, il n’est pas question de rééditer l’intervention au Mali, même si l’option d’un déploiement de forces terrestes n’était pas écarté).

« Je pense qu’il y a toujours des risques à prendre des responsabilités », a poursuivi le chef de l’État. « Je les ai réduits au minimum, ces risques », a-t-il ajouté. « En revanche, il y a toujours de la grandeur à pouvoir atteindre le terrorisme. Car ce terrorisme-là n’est pas propre au Moyen Orient. Il nous menace », a-t-il plaidé.

« Je veux enfin féliciter nos soldats et en l’occurrence nos aviateurs qui ont réussi cette opération et qui en mèneront d’autres », a encore souligné le président Hollande. « La France doit savoir qu’elle est protégée, la France doit savoir qu’elle est en sécurité. La France doit aussi saluer ses armées qui sont engagées sur beaucoup de fronts en ce moment », a-t-il estimé, en usant d’une nouvelle anaphore… Et d’expliquer que « ce sont les circonstances qui l’ont exigé ».

Enfin, M. Hollande a évoqué le Mali, où « nos forces sont en voie d’être redisposée » (ce qui a été fait depuis le 1er août, avec le lancement de l’opération Barkhane, étendue à la bande sahélo-saharienne) ainsi que la Centrafrique, où, a-t-il assuré, le « volume de leur présence (ndlr, des forces françaises) va également diminuer dans les prochaines semaines. »

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