Le président Hollande donne son feu vert à des frappes aériennes françaises en Irak

La France n’a pas fait mystère de son intention de participer à une coalition internationale formée contre les jihadistes de l’État islamique, qui ont établi un califat entre la Syrie et l’Irak ne faisait guère de doute. Lors de sa conférence de presse semestrielle, ce 18 septembre, le président Hollande a balayé les derniers doutes que certains pouvaient encore avoir.

« Ce matin j’ai réuni le Conseil de défense et j’ai décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien à la lutte contre les jihadistes », a en effet affirmé M. Hollande. Mais il n’est pas question d’aller « au-delà », c’est à dire qu’il « n’y aura pas de troupes au sol » et que la France n’interviendra qu’en Irak.

L’expression « troupes au sol » interroge toujours… Utilisée également par le président Obama, il n’en reste pas moins que les États-Unis ont envoyé des « conseillers militaires » auprès des forces irakiennes. Le Canada a décidé d’en faire autant. Aussi, le chef de l’État a-t-il exclu totalement cette option ou bien a-t-il voulu dire qu’il n’est pas question d’envoyer des forces terrestres pour combattre les jihadistes?

En outre, alors que Washington n’a pas écarté l’idée de mener des frappes aériennes contre les « sanctuaires » jihadistes en Syrie, Paris ne suit pas (et l’on ignore ce que fera Londres, qui a soufflé le chaud et le froid à ce sujet la semaine passée). Cela s’explique par des considérations juridiques et politiques dans la mesure où la France inscrit dans son action dans le cadre du droit international. Le cas irakien est différent puisque c’est Bagdad qui a demandé une intervention.

Le président Hollande a aussi précisé que les « premières frappes pourraient intervenir rapidement » et que « le Parlement sera informé dès les premières opérations engagées, c’est-à-dire vite ». Elles auront lieu dans un « délai court », une fois que les cibles seront identifiées. Ce à quoi s’attachent les Rafale de l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine et l’Atlantique 2 de la 23F, basés à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Ces appareils mènent, depuis le 15 septembre, de longs vols de reconnaissances dans le nord de l’Irak

« Il s’agit d’une contribution importante aux efforts déployés par la coalition internationale grandissante pour combattre l’EI », s’est réjoui la Maison Blanche, par la voix de son porte-parole, Josh Earnest. « Nous avons hâte de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires français dans les jours qui viennent », a ajouté ce dernier.

« Le mouvement terroriste (…) a prospéré dans le chaos syrien – disons-le aussi parce que la communauté internationale est restée inerte », a par ailleurs affirmé M. Hollande. « Le monde est menacé gravement par un terrorisme qui a changé de dimension, qui n’a jamais disposé d’autant de moyens financiers, militaires, humains. Un terrorisme qui ne prétend plus seulement contester les Etats mais prendre leur place. Un terrorisme qui s’en prend à la population, la plus fragile, quelque soit sa religion », a-t-il expliqué.

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