Deux branches d’al-Qaïda en appellent à l’union pour soutenir l’EI contre la coalition internationale

En 2013, le chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait ordonné à Abou Bakr al-Baghdadi de laisser le champ libre au Front al-Nosra en Syrie et de limiter les actions de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) au territoire irakien. Peine perdue. Et, depuis, les deux groupes jihadistes s’affrontent.

Du coup, avec l’instauration d’un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL, renommé « État islamique » (EI), a fait de l’ombre à l’organisation fondée par Oussama Ben Laden, désormais moins influente sur la mouvance jihadiste. Début septembre, al-Zawahiri a cherché à reprendre la main en annonçant la formation d’al-Qaïda pour le sous-continent indien (AQIS).

Ce nouveau mouvement n’a pas tardé à faire parler de lui en revendiquant, la semaine passée,  une attaque contre la base navale de Karachi, au Pakistan. Et a priori, les assaillant ont lancé un assaut contre une frégate pakistanaise alors qu’il s’attendait à trouver un navire américain. Une manière de rééditer le coup porté contre l’USS Cole, en octobre 2000, au Yémen.

Seulement, deux branches d’al-Qaïda semblent se démarquer d’al-Zawahiri après avoir diffusé un communiqué appelant les jihadistes en Irak et en Syrie à s’unir contre la coalition internationale qui est en train de se former sous l’égide des États-Unis.

Ainsi, al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont exhorté leurs « frères moudjahidines en Irak et au Levant à cesser de s’entretuer et à s’unir contre la campagne de l’Amérique et de sa coalition diabolique qui nous guette tous ». Et d’ajouter : « faites de votre rejet de la mécréance un facteur d’unité ».

En outre, ces deux organisations ont promis des « journées noires » à la coalition anti-EI. En clair, il s’agit de menaces d’actions terroristes contre les pays occidentaux et musulmans qui prendront part, directement ou non, aux opérations contre les jihadistes en Irak.

Par ailleurs, sur le terrain, l’aviation américain a procédé pour la première fois depuis le 8 août à des frappes aériennes contre des positions jihadistes situées dans la région immédiate de Badgad, soit à 25 km environ. Il s’est agi de soutenir les forces irakiennes « dans leur offenvise contre les terroristes » de l’EI, a indiqué l’US Centcom, en charge du Moyen Orient et de l’Asie centrale.

Précisement, les frappes ont été effectuées vers la ville de Sadr al-Youssoufiya, entre Falloujah et Jourf al-Sakhr, où l’armée irakienne, soutenue par des milices alliées, a du mal à maintenir ses positions face aux jihadisres. Plus au nord, les combattants kurdes – les Peshmergas – auraient réussi à reprendre le contrôle de plusieurs villages chrétiens – notamment Hassan al-Sham et Syudan – tombés aux mains de l’EI au cours de ces dernière semaines.

En Syrie, le régime de Bachar el-Assad est en difficulté face aux jihadistes du Front al-Nosra dans le secteur de Qouneitra (Golan syrien). Mais, selon al-Manar, proche du Hezbollah, la milice chiite libanaise qui combat aux côtés des forces gouvernementales syriennes, un pont sur l’Euphrate, stratégique pour l’EI, aurait été détruit. L’ouvrage permettait d’acheminer des armes prises en Irak dans la province de Deir ez Zour qu’il contrôle. Enfin, à Raqa, un avion militaire syrien a été abattu par les jihadistes au cours d’une mission de bombardement. « Il s’agit du premier appareil abattu depuis le début des raids du régime contre eux (l’EI) en juillet et depuis l’instauration du ‘califat’ fin juin », a souligné l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]