3e RIMa : Trois marsouins d’une même compagnie ont mis fin à leurs jours en 18 mois

Entre janvier 2013 et août 2014, trois militaires du 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Vannes ont mis fin à leurs jours. Tous appartenaient à la 4e section de la 1ère compagnie, celle appelée « Les Forbans », nous apprend Ouest France.

Les motivations qui poussent à commettre l’irréparable sont souvent difficiles à cerner. Un stress post-traumatique lié à un engagement sur un théâtre d’opérations extérieur peut être à l’orgine d’un passage à l’acte. Mais sur les trois marsouins suicidés, un seul avait été projeté en Afghanistan, où la 1ère compagnie du 3e RIMa avait connu un mandat particulièrement éprouvant.

Pour le dernier cas, le chef de corps du 3e RIMa, le colonel Hervé Pierre, a indiqué au quotidien que le jeune marsouin était « suivi ». « Selon les témoignages que nous avions début août, il allait mieux. Nous n’avons pas vu le risque majeur. Tous les jours je me demande ce que l’on aurait pu faire de plus », a-t-il affirmé. Quant au second, il venait de vivre une tragédie familiale peu avant de se suicider.

Mais ce qui peut intriguer est que ces drames ont eu lieu au sein d’une même section (40 personnels, commandés par lieutenant, assisté par un sous-officier adjoint). Coïncidences malheureuses? En tout cas, trois témoignages anonymes recueillis par Ouest France y décrivent une ambiance « délétère » au sein de cette unité.

« Des gars pètent les plombs, avec le stress, le manque de respect de certains sous-officiers qui utilisent de façon perverse leur grade, les insultes racistes. Ils jouent avec nous, avec les permissions, la notation, en nous punissant avec des tours de gardes supplémentaires », ont affirmé ces trois marsouins. Et d’ajouter : « Des chefs sont très bien mais certains cadres donnent des gifles, ils appellent ça des claques de bon fonctionnement ».

« Je veux bien entendre que tout n’est pas rose dans les unités. Il y a un fond de rugosité dans les relations qui peuvent être difficiles. Mais j’ai un peu de mal à faire le lien avec les suicides », a réagi le colonel Hervé Pierre.

En attendant, un enquête a été ouverte. « Je découvre ces accusations, qui sont à ce stade des allégations anonymes. Je ne dis pas qu’elles ne seraient pas fondées, mais que je ne sais pas si elles sont vraies. Tous les moyens ont été pris pour tirer cette affaire au clair, car les accusations évoquent des faits contraires à tout ce que l’armée de terre enseigne à ses cadres officiers et sous-officiers », a confié, au Point, le colonel  Bruno Louisfert, du Sirpa Terre.

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