Centrafrique : Les casques bleus prennent le relais de la force de l’Union africaine

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Comme au Mali en 2013, une opération de l’ONU prend le relai d’une force africaine dans un pays en crise. Ainsi, ce 15 septembre, conformément à la résolution 2149 placée sous chapitre 7  du Conseil de sécurité, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) s’est effacée devant la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA), qui doit, à terme, compter 12.000 hommes, dont près de 2.000 policiers.

Concrètement, les soldats africains précédemment déployés dans le cadre de la MISCA – soit 6.000 hommes – ont été reversés à la MINUSCA. Ces effectifs seront portés, dans un premier temps, à 7.600 casques bleus, avec l’apport de contingents venus du Pakistan, du Bangladesh et du Sri Lanka (ce dernier devant armer un détachement d’hélicoptères).

« Nous aurons 10 bataillons d’infanterie qui vont être déployés sur ce théâtre d’opérations. Nous héritons du dispositif de la MISCA qu’on va réorienter en fonction de notre mission qui est un triptyque : protéger les populations, contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat et appuyer le processus politique », a expliquer le général sénégalais Babacar Gaye, le chef de la MINUSCA.

Il est prévu de répartir les effectifs de la mission de l’ONU, dotée d’un budget annuel de 500 millions de dollars, sur 24 bases d’opération et 3 états-majors régionaux. Il s’agit de la 12e intervention internationale en Centrafrique depuis 1997.

La montée en puissance de la mission des Nations unies permettra un désengagement progressif de l’opération française Sangaris (2.000 personnels), lancée en décembre 2013. Aucun calendrier de retrait n’a été donné. « Ce n’est pas ça qui nous lie. Ce qui nous lie, c’est l’efficacité sur le terrain », a expliqué le colonel Gilles Jarron, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA).

À terme, les éléments de Sangaris devraient armer une force de réaction rapide (QRF, Quick Reaction Force) au profit de la MINUSCA, comme cela avait été prévu au Mali pour la MINUSMA. Quant à la mission européenne EUFOR RCA, qui compte 250 militaires français, l’on ignore encore si elle sera prolongée ou pas.

Dans un premier temps, la MINUSMA va prendre en compte la zone située à l’ouest de Bangui, ce qui permettra à Sangaris d’intensifier ses efforts vers le centre et l’est du pays, c’est à dire là où il subsiste encore des tensions entre miliciens anti-balaka et combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka (voire même entre partisans de la Séléka entre eux). Et cela, malgré l’accord de cessez-le-feu signé à Brazzaville en juillet entre les différentes factions centrafricaines.

Enfin, la force Sangaris reste mobilisée pour apporter un soutien logistique et matériel à la mission de l’ONU. Des équipes du détachement du transit interarmées aérien (DETIA), renforcées par un peloton de transit et de manutention du détachement logistique (DETLOG) sont sollicités pour décharger les Antonov 124 (12 vols au total) affrétés pour acheminer à Bangui les véhicules et les conteneurs en provenance des pays contributeurs de la MINUSCA. Ainsi, depuis fin août, ce sont plus de 270 tonnes de fret (dont 45 véhicules) qui ont été manipulés par les militaires français à l’aéroport M’Poko.

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