Première sortie en mer pour le « Vladivostok », avec un équipage russe à bord

La décision, annoncée le 3 septembre dernier par l’Élysée, de suspendre la livraison du premier Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de type Mistral destiné à la Russie peut donner l’impression d’avoir été faite pour éviter de subir des pressions et ne pas mécontenter les alliés  lors du sommet de l’Otan de Newport, qui devait ouvrir le lendemain…

Pourquoi? Tout simplement parce que, dans le fond, rien n’a changé pour le moment. Le 9 septembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que la décision finale concernant la livraison du Vladivostok – le nom du 1er BPC destiné à la marine russe – serait prise « fin octobre ». Ce qui a déjà été dit au moment de l’annexion de la Crimée.

Le BPC Vladivostok devait effectuer sa première sortie en mer le 10 septembre, avant d’être annulée sans explications officielles. Était-ce dû à la décision de « suspendre » le contrat des BPC? Selon l’AFP, une source anonyme a indiqué que la raison de cette annulation était d’ordre « technique ».

Quoi qu’il en soit, le navire a fini par appareiller, ce 13 septembre, avec à son bord 200 marins russes et des formateurs de l’entreprise DCI. Le Vladivostok a en effet quitté le quai qu’il occupait à Saint-Nazaire pour prendre la mer avec l’aide de deux remorqueurs. Cette sortie, qui devrait durer une dizaine de jours, doit permettre la tenue d’exercices pratiques.

Ainsi, malgré l’incertitude qui plane sur la livraison de ce navire à la marine russe, les opérations continuent comme si rien n’était. Tout dépendra de l’évolution de la situation en Ukraine, comme l’a souligné le président Hollande, le 4 septembre.

« La France livrera un navire de guerre Mistral à la Russie à condition qu’un cessez-le-feu soit instauré dans l’est de l’Ukraine et qu’un règlement politique soit trouvé à la crise », a en effet affirmé le chef de l’État. Ce qui n’est pas garanti d’ici la fin octobre…

Pour rappel, la Russie a commandé deux BPC Mistral à la France en juin 2011, pour un montant de 1,2 milliards d’euros. Ce contrat a depuis été critiqué non seulement aux États-Unis mais aussi et surtout par les pays ayant appartenu à l’ex-bloc soviétique. Et la polémique a gagné en intensité depuis les événéments en Ukraine.

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