La nouvelle branche d’al-Qaïda a revendiqué sa première attaque

Les autorités pakistanaises ont mis le couvercle sur ce qu’il s’est passé le 6 septembre dernier, à Karachi. Il a fallu trois jours plus tard pour apprendre qu’un officier de la marine pakistanaise avait été tué lors de combats ayant eu lieu dans l’enceinte de la base navale de cette ville portuaire.

« Deux terroristes ont été tués et quatre autres arrêtés à l’issue d’affrontements dans la base navale de sous-marins de Karachi » a ainsi déclaré, le 9 septembre, un porte-parole de la marine pakistanaise. « L’attaque terroriste a été déjouée par les agents de sécurité et les armes ainsi que les explosifs que portaient les suspects ont été saisis ».

Visiblement, l’affaire est sensible pour Islamabad… Et pour cause : le 10 septembre, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a affirmé que cet assaut pouvait avoir été préparé grâce à des complicités internes. « Nous ne pouvons pas écarter qu’il y ait eu une aide de l’intérieur car, sans aide, ces mécréants n’auraient jamais été en mesure de pénétrer dans ce lieu sécurisé », a-t-il affirmé devant le Parlement.

« Cela ne peut pas être exclu, mais il est encore prématuré de dire » que l’attaque venait de « l’intérieur » de l’armée, a toutefois relativisé Nadeem Bukhari, porte-parole de la marine pakistanaise. En outre, l’on ignore quelle a été la cible exacte des terroristes…

Quoi qu’il en soit, l’attaque a dans un premier temps été revendiquée par les talibans pakistanais (Tehreek-e-Taliban Pakistan, TTP), qui ont affirmé disposer d’une taupe au sein de la marine. Puis, le 11 septembre, la nouvelles branche d’al-Qaïda pour le sous-continent indien (AQIS, al-Qaeda in the Indian Subcontinent) a clamé sa responsabilité, via un communiqué envoyé à l’AFP.

« L’opération près du rivage de Karachi était une attaque menée par Al-Qaïda dans le sous-continent », affirme le texte, qui précise que la cible de l’attaque était un « navire de ravitaillement américain ». Il s’agit de la première revendication d’AQIS, dont la formation a été annoncée le 3 septembre dernier par Ayman al-Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden à la tête d’al-Qaïda.

Le chef d’AQIS, Asim Umar, subordonné au Mollah Omar, l’autorité suprême du mouvement taleb afghan, est déjà apparu sur des vidéos de propagande, à la fois diffusées par al-Qaïda et le TTP.

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