Ukraine : L’Union européenne adopte de nouvelles sanctions contre la Russie

L’accord de cessez-le-feu, conclu à Minsk, entre Kiev et les séparatistes pro-russes actifs dans l’est de l’Ukraine a globalement été respecté au cours de ces derniers jours, même si les rebelles n’ont pas renoncé à leurs prétentions, à savoir l’indépendance des territoires qu’ils contrôlent après avoir mis en échec les forces ukrainiennes.

Pour le moment, donc, les positions sont figées. Le port de Marioupol est toujours sous le contrôle de Kiev, alors qu’il intéresse les rebelles pro-russe dans la mesure où sa prise permettrait de relier la frontière russe à la Crimée, annexée en mars par la Russie. En outre, aucune solution politique n’est en vue, même si le président ukrainien, Petro Porochenko, a avancé l’idée d’une « décentralisation des pouvoirs », et donc plus d’autonomie pour les territoires tenus par les séparatistes. Sauf que ces derniers, jusqu’à présent, ne parlent que d’indépendance…

Par ailleurs, l’Otan a de nouveau affirmé qu’au moins un millier de soldats russes (ou assimilés) étaient toujours présents dans l’est de l’Ukraine et que 20.000 autres restaient déployés le long de la frontière. Et, cessez-le-feu ou pas, l’Alliance a indiqué que la Russie continuait de livrer des équipements aux séparatistes.

Aussi, après maintes hésitations, l’Union européenne a décidé de durcir à nouveau ses sanctions économiques contre Moscou. Le détail en a été donné ce 12 septembre par le Journal Officiel de l’UE. Les États-Unis en ont fait de même.

Ces nouvelles mesures visent à bloquer le financement de la dette de 3 compagnies pétrolières, dont Rosneft, Transneft et Gazprom Neft (filiale de Gazprom) ainsi que trois groupes du secteur de la défense, à savoir OPK Oboronprom, le consortium United Aircraft Corporation et Uralvagonzavod. En outre, il est désormais interdit aux Européens de commercer avec 9 autres entreprises russes produisant des biens à usage civilo-militaire. Enfin, 24 personnalités, dont des proches de Vladimir Poutine, verront leurs avoirs gelées et ne seront plus autorisées à voyager dans l’UE.

La décision de sanctionner plus durement Moscou a été difficile à prendre, étant donné l’apparition de désaccords eu sein des 28. L’Allemagne et la France y étaient favorables alors que la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie s’y montrèrent plutôt réticentes. Le ministre italien des Affaires étrangères, Mme Federica Mogherini avait plaidé pour la recherche d’une « consensus maximal » afin que « chacun se sente à l’aise et puisse soutenir les conséquences des sanctions ».

Aussi, le maintien ou non de ces sanctions dépendra d’une « évaluation exhaustive de la mise en oeuvre du plan de paix convenu entre Kiev et les séparatistes pro-russes », comme l’a expliqué Herman Van Rompuy, le président sortant du Conseil européen. En clair, il s’agit de tester la bonne volonté de Moscou dans ce dossier.

« A la lumière de cette évaluation, et si la situation sur le terrain le permet, la Commission et le Service d’action extérieure de l’UE sont invités à faire des propositions pour amender, suspendre ou abroger le train de sanctions, en tout ou en partie. Les 28 pourraient étudier ces propositions en urgence en vue d’agir si cela est approprié », a en effet M. Van Rompuy.

Reste à voir la réaction de la Russie. Selon un conseiller du Kremlin, et dans la perspective de ces nouvelles sanctions européennes, le « ministère de l’Economie a déjà préparé (…) la liste des produits qui seraient visés par de nouvelles mesures restrictives, en plus des produits alimentaires déjà sous embargo depuis début août. » Et d’ajouter : « Mais j’espère que le bon sens prendra le dessus et que nous ne serons pas contraints d’adopter ces mesures ».

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