L’UE demande la libération d’un policier estonien retenu en Russie

La semaine dernière, dans des circonstances qui restent à éclaircir, un policier estonien, Eston Kohver, s’est retrouvé aux mains des Services fédéraux de sécurité (FSB), le service de renseignement intérieur russe.

Selon Tallinn, ce membre des forces de sécurité était engagé dans une opération contre les passages clandestins à la frontière avec la Russie. Et il aurait été « enlevé » par des « agents russes » ne portant aucune marque distinctive, après avoir brouillé les communications radio du poste transfrontalier de Luhamaa et lancé des grenades fumièges.

À Moscou, l’on prétend qu’Eston Kohver a été interpellé en territoire russe alors qu’il était en possession d’un pistolet Taurus, de munitions, de 5.000 euros en liquide, du matériel d’écoute et « des documents apportant la preuve d’une mission de renseignement ». L’usage veut pourtant que l’on soit plus discret quand on doit mener une opération clandestine…

Quoi qu’il en soit, et malgré les demandes d’éclaircissement adressés par les autorités estoniennes, Eston Kohver a été inculpé, le 8 septembre par la justice russe pour espionnage. Selon son avocat, Nikolaï Polozov, il risque jusqu’à 20 ans de prison. Le policier estonien a été envoyé dans un centre de détention provisoire du FSN à Moscou.

Cette affaire est troublante à plus d’un titre. Surtout, elle a commencé deux jours à peine après un déplacement du président américain, Barack Obama, en Estonie, justement programmé pour rassurer les pays baltes face à Moscou. « La défense de Tallinn et Riga et Vilnius est tout aussi importante que la défense de Berlin et à Paris et à Londres », avait-il dit à cette occasion.

Quant à l’Union européenne, dont l’Estonie est membre, elle a demandé la libération immédiate d’Eston Kohver, dans un communiqué émis par son service diplomatique. « Une telle action de la part de la Russie va à l’encontre de la loi internationale et du principe de l’inviolabilité des frontières », a fait valoir un porte-parole, qui a en outre précisé que la délégation de l’UE à Moscou était en contact avec les autorités russes pour tenter de trouver une solution rapide à cette affaire.

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