Ukraine : Le Boeing de la Malaysia Airlines a été touché par « un grand nombre de projectiles »

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Il aura fallu un mois et demi aux experts du Bureau d’enquête néerlandais pour la sécurité (OVV), l’organisme qui coordonne les équipes internationales chargées des investigations, pour remettre leur rapport préliminaire concernant l’affaire du Boeing 777-200 de la Malaysia Airlines, lequel s’était écrasé dans l’est de l’Ukraine le 17 juillet dernier, avec 298 personnes à bord.

L’hypothèse d’un acte terroriste ou d’une défaillance technique n’a jamais été avancée pour expliquer cette catastrophe. En revanche, celle d’un missile a été mise en avant très vite, tant par Kiev et les chancelleries occidentales que par Moscou.

D’un côté, l’on a accusé les autorités russes d’avoir livré aux séparatistes actifs dans le Donbass au moins un système antiaérien de type SA-11 (ou Buk M1), lequel aurait été utilisé pour abattre le Boeing. Ce type de missile sol-air a la particularité d’exploser quelques millisecondes avant de percuter sa cible, ce qui a pour effet de la cribler de schrapnel et d’augmenter ainsi son efficacité.

De l’autre, la présence d’un avion d’attaque au sol ukrainien SU-25 dans les environs du vol commercial a également été soulignée par un responsable du ministère de la Défense. Et cela, 4 jours après avoir indiqué qu’une batterie Buk M-1 était active dans un secteur tenu par les forces loyales à Kiev au moment des faits.

Cependant, l’implication d’un SU-25 dans la catastrophe du Boeing de la Malaysia Airlines avait de quoi rendre sceptique. Spécialement conçu pour l’attaque au sol, cet appareil peut atteindre l’altitude de 7.000 mètres en configuration lisse, soit 3.000 mètres de moins à laquelle évoluait l’avion commercial.

Pour son autodéfense, il peut être doté de missiles air-air K-13 (de conception ancienne) et R-60. En 1988, un MiG-23 angolais a tiré deux engins de ce dernier type sur un BAe 125 qui transportait Quett Masire, alors président du Botswana. Si le jet fut touché au niveau de ses moteurs, il put néanmoins atterrir en urgence…

Cela étant, le rapport préliminaire de l’OVV a confirmé quelques éléments. Ainsi, le document indique le « vol MH17 du Boeing 777-200 opéré par la Malaysia Airlines s’est disloqué en vol, résultant probablement de dégâts structurels causés par un grand nombre de projectiles à grande vitesse ».  En outre, il a été établi que « rien n’indique que l’accident (…) soit dû à un problème technique ou à une erreur de l’équipage ».

Des débris de l’appareil ont été retrouvés sur une surface de 50 km2, ce qui, souligne l’OVV, corrobore l’hypothèse d’une explosion en vol. Cette dernière explique d’ailleurs « la fin abrupte de l’enregistrement des données sur les boîtes noires, la perte de contact avec les contrôleurs aériens et la disparition simultanée de l’appareil sur les radars ». En outre, l’avant du Boeing se serait « disloqué en premier ».

« Une enquête complémentaire » devra être conduite avec la diffusion du rapport final, attendu pour l’été 2015, a précisé l’OVV.

« C’est bien de savoir que le vol s’est déroulé normalement jusqu’à ce que l’appareil ait été touché de l’extérieur » mais « nous devons faire attention aux conclusions tirées trop vite. Pas à pas, les experts travaillent à rendre des conclusions irréfutables », a, de son côté, commenté Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, dont 193 compatriotes ont péri lors de cette catastrophe.

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