Selon le Premier ministre britannique, la Royal Navy disposera finalement de 2 porte-avions

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La politique menée par le gouvernement conservateur britannique en matière de défense est parfois difficile à suivre. Quand l’actuel Premier ministre, David Cameron, a pris ses fonctions, il était question de construire deux porte-avions de la classe « Queen Elizabeth ».

D’ailleurs, une coopération franco-britannique avait même été envisagée étant que Paris y voyait un moyen de faire des économies pour doter la Marine nationale d’un second bâtiment afin de disposer, avec le Charles de Gaulle, d’une capacité aéronaval quasi permanente… L’histoire aura coûté 214 millions d’euros pour rien car le projet de second porte-avions français est tombé dans les oubliettes. Passons.

En 2010, la Strategic Defence and Security Review (SDSR), l’équivalent du Livre blanc français pour les Britanniques, recommandait de ne conserver plus qu’un seul porte-avions pour la Royal Navy, le second – le Prince of Wales – devant être loué, voire revendu.

Qui plus est, il avait été décidé dans le même temps de changer la configuration du Queen Elizabeth, en adoptant le système dit CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off Barrier), comme les porte-avions américains et français, lesquels utilisent des catapultes et des brins d’arrêt au lieu de celui qui avait été choisi initialement, à savoir le dispositif STOVL (Short Take-Off and Vertical Landing, qui fait appel à des avions à décollage court et atterrissage vertical.

À l’époque, l’on commençait à voir des possibilités de coopérations entre la Royal Navy et la Marine nationale en matière de capacités aéronavales étant donné que les deux allaient ainsi utiliser le même système. Mais finalement, devant les coûts qu’une telle transformation supposait, il fut décidé de revenir à la première idée. Exit l’interopérabilité entre Français et Britanniques (et Américains).

Et jusqu’à très récemment, l’on ignorait le sort exact qui était réservé au second porte-avions britannique, alors que le premier, le HMS Queen Elizabeth a été baptisé le 4 juillet dernier. Lors du sommet de l’Otan, qui s’est tenu à Newport (Pays de Galles), les 4 et 5 septembre, M. Cameron a donné des précisions à ce sujet, en annonçant un nouveau changement dans les plans.

Ainsi, sans attendre la prochaine SDSR (prévue pour 2015, après les élections générales), le locataire du 10 Downing Street a annoncé que « le deuxième porte-avions sera mis en service, ce qui signifie que la Royal Navy sera en mesure de disposer d’une capacité aéronavale pendant 100% du temps ». Ces navires sont « un investissement dans la sécurité britannique, la prospérité britannique et notre place dans le monde en maintenant notre capacité à projeter notre puissance à l’échelle mondiale, que ce soit de façon autonome ou avec nos alliés », a-t-il expliqué.

Dans la cadre de la dernière SDSR, le ministère britannique de la Défense (MoD) a vu ses crédits fondre de 8%, avec à la clé une réduction drastique des effectifs de l’ensemble des forces armées. Bien évidemment, la Royal Navy n’y a pas coupé. Qui plus est, comme l’a signalé The Sunday Times, le 7 septembre, elle est confrontée à une vague de départs volontaires de spécialistes préoccupante… Au point qu’elle connaît maintenant des pénuries de personnels, en particulier chez les ingénieurs et les techniciens qualifiés. Pour les retenir, il est désormais proposé à ces derniers des primes pouvant aller jusqu’à 24.000 livres (en plus de la solde annuelle d’un montant compris entre 43.000 et 44.000 livres – soit 53.700/55.000)

Or, qui dit deux porte-avions dit autant d’équipages (1.450 marins chacun) et de groupes aéronavals (sous-marin, frégate de défense aérienne, ravitailleur, etc…). La Royal Navy aura-t-elle les ressources humaines suffisantes pour armer ces deux navires? Enfin, une autre question porte sur le nombre d’avions dont elle disposera, sachant que le F-35B, le modèle qui a été retenu, n’est pas le plus économique.

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